Union Française Maritime.
Cette société fut créée, le 26 octobre 1922, pour l'achat et l'exploitation d'un lot de navires attribués à la France et délaissés par les armateurs. Elle est formée de : l'Union Maritime Française avec la Compagnie Générale Transatlantique, la Compagnie Auxiliaire de Navigation à Vapeur, la Compagnie Nantaise de Navigation à Vapeur, les Ateliers et Chantiers de Bretagne, Penhoët, la Société Maritime et Coloniale, la Société Générale de Remorquage et Travaux Maritimes, les Messageries, les Chargeurs Réunis. Elle durera jusqu'en 1934 et il lui faudra sept ans pour liquider peu à peu ce matériel difficile à caser. L' U.F.M. avait également la garde de nombreux navires désarmés à Saint-Nazaire et à Nantes, notamment dans le canal de La Martinière. Au lendemain de sa constitution, elle crée un comité de remorquage, présidé par John Dal Piaz, Henri Cangardel étant administrateur délégué. Dès le 1er février 1923, l'Union Française Maritime met à disposition un premier remorqueur "Le Vent" pour remplacer le remorqueur d'assistance "Cyclone", du port de Bordeaux, perdu en mer. En même temps elle prend en gérance les remorqueurs et le matériel de la Société France déjà existante, ainsi que ceux de la Société Française de Travaux Sous-marins. En 1923, suite au naufrage de la goélette "Laure", au large de Saint-Malo, une discussion houleuse à lieu au sénat, sur l'organisation du sauvetage en France. Le sénateur Bergeon, sénateur des Bouches du Rhône, proteste contre la prétention de l'Union Maritime Française, filiale de la Société des Armateurs Français, et chargée de la liquidation de le flotte d'Etat en bois, de se charger à la place de l'Etat, de l'organisation du sauvetage.
Le premier essai d'organisation de sauvetage tenté à l'embouchure de la Gironde ayant été des plus satisfaisant, le département de la marine marchande à souhaité l'étendre à d'autres centres maritimes. En vertu d'un accord passé avec l' UFM, trois autres centres d'assistance et de sauvetage seront créés à Marseille, pour tout le littoral méditerranéen, à Saint-Nazaire, pour la partie des côtes s'étendant de la Rochelle à Lorient et à Brest pour toute l'étendue des côtes bretonnes. Dans chacun de ces centres, un remorqueur de 1.000 Cv., muni d'une pompe d'épuisement de 300 tonnes environ à l'heure, sera maintenu en état de disponibilité rapide avec ses chaudières prêtes à être allumées si les circonstances de temps l'exigent et en tout cas dès réception par le port de l'avis de tempête. En cas d'indisponibilité de ce remorqueur ou une unité appropriée au sauvetage le remplacera. La société reprendra en même temps la direction du centre d'assistance de l'embouchure de la Gironde qui continuera à fonctionner comme auparavant.
Dans le même temps, le comité de remorquage prend l'initiative d'organiser un service de remorquage de port à Saint-Nazaire. Henri Cangardel fonda avec l'U.F.M. et la Compagnie Les Abeilles une société en participation, la Société Nazairienne de Remorquage qui disposait de trois remorqueurs l' "Abeille-VII", l' "Atlas", et le "Pelican", ces deux derniers venant de la flotte d'état et de la C.G.T., qui huit mois plus tard fut renforcée par l'achat, en juillet 1925, à la Compagnie Dunkerquoise de Remorquage de ses deux remorqueurs "Nord" et "Commerce". Au point de vue du matériel, l'Union Française Maritime après avoir d'abord disposé d'un remorqueur provenant de la flotte d'État "Le Puissant", puis acheté en 1924 le "Tchernomore", ancien brise-glace russe qui se trouvait à Bizerte, avec la flotte Wrangel et après remise en état complète, l'affecte à Brest au service d'assistance dans l'Atlantique. C'est lui qui, rebaptisé "Iroise" va s'illustrer sous le commandement de Joseph Dousset puis du fameux Louis Malbert dans de sensationnelles opérations de sauvetage. L' "Iroise", sous l'effet d'une concurrence étrangère, engagée dès septembre 1931 avec des unités à moteurs plus puissantes, qui s'exerce dans des conditions plus ou moins régulières et que le Gouvernement de l'époque a la faiblesse de tolérer à proximité de la rade de Brest, doit renoncer à la lutte. L'Union Française Maritime abandonne provisoirement, en 1932, le service d'assistance au large de Brest, mais, avec un remorqueur nouvellement acquis, le "Roscanvel" elle assure depuis 1930 un service de remorquage dans le port Conscient de l'intérêt et de la nécessité de doter les principaux ports de l'Atlantique de stations bien équipées et de service de remorquage sérieux et efficaces, Henri Cangardel va porter alors ses efforts sur le port de La Pallice. Par l'entremise de son collaborateur M. J. Dousset il rachète, en 1943, la branche de remorquage de la Compagnie Charentaise de Transports Maritimes. Revenant à la période qui s'écoule jusqu'à la guerre de 1939 celle-ci est jalonnée déjà de brillantes opérations dont le succès vaut à la jeune société une réputation flatteuse. En dehors des sorties légendaires de l' "Iroise" on peut rappeler les remorquages très spectaculaires, déjà cités d'ailleurs, de 3 cuirassés inachevés du type "Normandie", depuis les ports de Brest, Lorient et Bordeaux jusqu'à Port-de-Bouc, via Gibraltar, effectués par des remorqueurs de 1.000 cv type "Le Puissant" et dont l'Union Française Maritime avait la gérance. On peut citer encore le renflouement du paquebot "Lutetia" en 1927 qui envoyé aux Chantiers de Penhoët pour la transformation de la chauffe au charbon à la chauffe au mazout avait coulé dans le port de Saint-Nazaire mais sans chavirer et qui est renfloué grâce au remorqueur "Jannick". L'opération est conduite par les techniciens Dousset, Pourcher et l'équipe de sauvetage. Louis Malbert de l' "Iroise", immortalisé par le roman de Roger Vercel "Remorques", entré à l' U.F.M. en 1924, illustrera magnifiquement le travail de ces bâtiments. Il n'a pas dépendu d'Henri Cangardel et de sa société que l'œuvre ainsi entreprise dans ce domaine de l'assistance soit poursuivie. Dans le rapport du conseil d'administration à l'assemblée générale extraordinaire de l'U.F.M. convoquée pour prononcer sa liquidation à la fin de 1934, Henri Cangardel en fournit lui-même les raisons : ... " C'est en vain que pendant des mois nous avons multiplié nos démarches auprès des pouvoirs publics pour leur demander de nous donner le statut qui, seul, pouvait nous permettre la continuation de notre activité. Nos interventions se sont toujours heurtées à un refus motivé par le manque de crédits disponibles, et, cependant, il ne s'agissait pour l'État que d'une participation peu importante : quelques millions de francs, pour permettre à notre société de lutter victorieusement contre une concurrence étrangère qui avait sa base dans nos propres eaux territoriales. " Pendant des mois notre conseil d'administration a hésité devant la décision à prendre. Après mûre réflexion il a considéré qu'il n'avait pas le droit, en continuant la lutte devenue par trop inégale, de risquer d'absorber les réserves que nous avons péniblement accumulées et de sacrifier ainsi vos intérêts. Aussi, est-ce avec un sentiment de profonde émotion et de grande tristesse que nous venons aujourd'hui vous demander de mettre un terme à l'activité de votre Société. Du moins avons-nous conscience d'avoir pleinement sauvegardé les intérêts que vous aviez bien voulu nous confier." Mais de cette tentative qui s'inscrit bien dans la ligne de la politique de création, d'action et de hardiesse caractéristique du tempérament d'Henri Cangardel et qui est la marque de ses entreprises, il reste au moins une réalisation pleine de promesse dans le domaine du remorquage : la Compagnie Nazairienne de Remorquage et de Sauvetage née de l'association, en 1925, avec la Compagnie Les Abeilles pour créer un premier centre de remorquage à Saint-Nazaire, et qui débouchera quelques années plus tard à la constitution de l'Union des Remorqueurs de l'Océan, aujourd'hui l'un des plus beaux fleurons du groupe de la rue de Naples. L' UFM était spécialisée dans les opérations de remorquage et d'assistance; Elle donna elle-même naissance à d'autres sociétés regroupées sous le sigle de l'URO. Le 22 décembre 1939, les deux sociétés de remorquage du littoral atlantique sont regroupées dans une seule société : l'Union des Remorqueurs de l'Océan (société anonyme transformée en 1940 en Société à responsabilité limitée) dont le premier gérant est M. Maurice Fougère, auquel se joindra en 1942 comme deuxième gérant Maurice Cangardel.
Navires
Le plus beau fleuron de l'Union Française Maritime fut son remorqueur d'assistance "Iroise" qui s'illustra par ses opérations de sauvetage, sous le commandement du célèbre Louis Malbert, qu'évoque Roger Vercel dans son fameux roman Remorques. Sources : Archives et publications UIM. Henri Cangardel armateur, Charles Offrey, Presse d'époque, Ouest-Eclair, Journal de la marine Marchande. Révision 2011-02-01
remorqueurs faisant partie d'une série de 24 unités (24 sisterships: L'OBSTINÉ, LE TOURBILLON (FORT), LE MUSTANG, L'AUROCHS (TENACE), …) construites pour la Flotte d'Etat à la fin de la 1ère Guerre Mondiale. Ces remorqueurs devaient remorquer le long de nos côtes et entre la Grande Bretagne et la France des chalands en ciment armé pour les besoins du Sous-secrétariat d'Etat au Ravitaillement. Répartis entre les FCM Le Havre, Augustin Normand, Dubigeon, CGMN la Pallice et SPCN La Ciotat, ils portent des noms de vent, des noms d'animaux et des qualificatifs, tous précédés de l'article : Le Tourbillon, Le Mustang ou L'Obstiné. De caractéristiques légèrement différentes selon les chantiers, ils sont tous équipés d'une machine alternative à triple expansion de 1000 CV ou de 850 CV. Le Tourbillon est un remorqueur de 1000 CV lancé le 13 septembre 1920 par les Chantiers Augustin Normand au Havre. Il est acheté le 18 mars 1933 par la Marie Nationale et rebaptisé Fort. Le même jour, la Marine achète un autre remorqueur de cette série, L'Aurochs, qui est rebaptisé Tenace. Toute sa carrière d'avant guerre se situe à Bizerte, d'où la marque de coque FR qui lui est attribuée. (Bizerte et Cherbourg sont les deux seuls ports à attribuer des marques de coque avant la 2ème Guerre Mondiale). Pendant la guerre, il est détaché à Oran, ce qui lui épargne probablement la destruction qui sera le lot des deux autres gros remorqueurs de Bizerte, les Tenace et Rhinocéros. Affecté à Toulon à compter du 1er avril 1945, il est condamné le 2 janvier 1958 et reçoit le numéro Q107. (http://www.netmarine.net/bat/remorque/fort/ancien.htm). Révision 2007-01-18
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