Union des Remorqueurs de l'OCEAN

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"JACQUES-CARTIER"

Jacques-Cartier_Brest-05-01-1980_yp.jpg

Brest, 5 janvier 1981, coll. Y.Perchoc

Chantier de construction

Ateliers et Forges de l'Ouest, YN Ro3.

Lieu de construction

Saint-Nazaire.

Date de construction

1962.

Société

URO - Union des Remorqueurs de l'Océan, Saint-Nazaire.

Francisation

9 novembre 1962, n° 78.524.

Indicatif

FNLQ

Port d'attache

Saint-Nazaire.

Port d'armement

Saint-Nazaire.

Caractéristiques

Jauge brute 329,14 Tx.

Jauge nette 20,19 Tx.

Longueur 35,40 m.

Hors tout 38, 50 m.

Largeur 9,12 m.

Creux 3,66 m.

Tirant d'eau 4,50 m.

Equipements

Radio téléphonie, radio télégraphie OC et OM, poste VHF, sondeur ultra sons, radio-gonio, radar decca.

Machine

1 moteur diesel Deutz 4 temps 6 cylindres, type RBV 6 M, (1600 bhp).

Puissance

1.900 CV. à 320 t/mn.

Auxiliaires

2 moteurs Baudouin type DK 4 entraînant chacun une dynamo de 48 kW.

Propulsion

Hélice 4 pales, en laiton HR,  dans une tuyère Kort orientable.

Traction

Prévue 22 tonnes. réalisée aux essais 24 Tonnes.

Vitesse

Prévue 12,5 nœuds, aux essais 13,21 nœuds.

 

Equipage 12 hommes.

Sortie société URO

1988, "Antar", Omar Reihan Establishment, Jeddah, Saudi-Arabia.

Statut

2002 : dead.

 

Armé à Brest en 1978.

 

Témoignage:

 

"Jacques Cartier", magnifique remorqueur, sister-ship du "Bélier" d'ETPM.

Je fus second mécanicien "blanc" à son bord à mes débuts au Gabon.

Des anecdotes..? Le dring-dring de son chadburn provenait d'une sonnerie électrique, oui Monsieur, ce qui était un appréciable progrès par rapport au remorqueur "Almadie dont le chadburn mécanique à "grelot" était mu par une très longue chaine type "vélo" dont l'attache rapide finissait toujours par se décrocher en cours de sollicitation, c-à-d de manœuvre, bien entendu.....

Le Jacques Cartier disposait de très confortables aménagements tout lambrissés de palissandre et de merisier, le portrait de l'explorateur, une gravure représentant un gentilhomme genre "Renaissance", présidait sur une cloison du carré officiers, les molesquines étaient d'un rouge élégant, le "Cartier" était un beau navire où l'on se sentait bien.

Il était pourtant, comme tous les remorqueurs de l'URO d'alors, équipé en 110 Volts continu et les Etablissements DUCROS, le "Shipélec" de POG, se "décarcassaient" sans compter leurs efforts pour satisfaire les exigences des "machines à courant continu" dont nous restions déjà à l'époque, les derniers utilisateurs de la place.

Le moteur de la climat' avait grillé et les Ets DUCROS s'étaient décarcassés une fois encore pour le rebobiner sans d'ailleurs pouvoir procéder à ses essais, faute de "banc" compatible avec le courant continu de puissance.

L'affaire avait duré longtemps et l'équipage souffrait depuis plusieurs mois, privé des bienfaits de l'air conditionné (à bord "Duquesne" c'était réglé depuis des années, cassé, "gaspillé" mais la "cabane" y palliait....) quand l'information arriva enfin, "le moteur de la clim est prèt chez DUCROS" , Toutes les énergies furent mobilisées et pour ma part, bien que n'étant plus du bord, je me proposais pour aller le récupérer avec le "pick-up" du "COURBET".

Chargé au palan le lourd moteur dans la "benne" du pick-up et retour au quai Elf où attendait l'équipage du "Cartier" tout disposé à œuvrer au bien être commun de l'air conditionné.

Mais le moteur "pesait" comme ce n'était pas permis et son embarquement fut laborieux avant d'atteindre le haut de la descente de la machine.

Hyacinthe FAYE, le bosco sénégalais, un bon marin qui "connaissait manière" en matière de manutention et élingage, dirigeait la manœuvre tandis que les mécaniciens vérifiaient l'état de l'accouplement et retrouvaient les "cales" de clinquant nécessaires au parfait "lignage".

Le moteur commença sa descente parallèle aux marches de l'échelle de la machine mais celle-ci s'accéléra brutalement et aurait pût finir dramatiquement car ce fut un miracle qu'il n'y eu aucun blessé quand les nœuds savants de Hyacinthe larguèrent subitement, précipitant le précieux moteur sur le parquet de la machine, se brisant au passage deux pattes de fixation, ce qui rendit illusoires et caduques ses chances de refonctionner avant la "nuit même".

Tout finit par s'arranger quelques jours plus tard, un soudeur professionnel, une des rares denrées abondantes à POG, vint à bord avec son matériel (parce qu'avec notre courant continu, un poste à souder à bord...) ressouder correctement les deux pattes brisées et permettre enfin à la fraicheur de reconquérir le palissandre et le merisier et rafraichir comme il se devait le portrait du découvreur du Canada.

Je n'ai jamais entendu reparler du Jacques Cartier après son affectation à Brest

André LE NAY

 

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