Cargos du passé - U.I.M.

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"CATHERINE "  IMO 5419256

Navire construit à Port de Bouc, Chantiers et ateliers de Provence, 1962.

Ce navire de 15 000 tonnes de port en lourd a été remplacé dans la flotte U.I.M. par "Amandine" de 39 000 tonnes.

Transport de charbons, minerais, phosphates, pyrites, céréales.

Le suivi de la construction à Port-de-Bouc fut assuré par M. Pierre Porcher inspecteur mécanicien d'armement.

Le commandant Marcel Le Goff en a suivi l'achèvement avec le Chef mécanicien Y. Le Lan.

 

Utilisé surtout l'été au trafic des céréales sur les grands Lacs tout en prenant progressivement une part de plus en plus grande sur les trafics de cabotage français.

 

1965,

affrètement en time charter à Sidermar (Italie), tonnage transporté 294 991 t.

 

1966,

le 5 juillet 1966, se trouve à Valleyfield où il a connu le même succès que "Christine" qui a inauguré ce port le 23 juin.

A ce sujet, nous avons extrait les quelques lignes suivantes, d'un rapport du Capitaine Le Goff, Commandant du "Catherine".

« Attirés par ce que constitue de nouveau pour eux la création d'un port, les Valleyfieldiens viennent en foule voir « leur port » et surtout visiter le  navire qui s'y trouve. Le bord a été littéralement envahi pendant le temps de notre escale qui a duré cinq jours.

« Certains soirs, l'affluence des voitures particulières était telle aux abords du navire, que la police a dû intervenir pour régler le trafic et permettre  aux camions de circuler !

« Un représentant de la radio locale est venu à bord interviewer le Commandant et quelques membres de l'équipage ; le port de VALLEYFIELD et le  "Catherine" ont ainsi fait l'objet d'une émission d'une demi-heure. »

 

1967,

le 21 avril, le commandant Marcel Le Goff, commandant titulaire du navire, part en retraite.

Décembre : A Rotterdam, appareille pour un "tour du monde". Distance totale parcourue lors de ce voyage ; 32 510 milles en 127 jours (séjour au port compris), soit à la vitesse moyenne de 10,66 noeuds.

En mer : 95 jours; sur rade : 9 jours; à quai : 23 jours.

 

1968,

Enfoncement aux nouvelles lignes de charge.

En juin, au large de terre neuve, porta assistance à Alain Gliksman, concurrent de la "course transatlantique". Dans cette course en solitaire Plymouth-Newport, Gliksman fut longtemps en tête sur son voilier, le Raph lorsqu' une avarie de gouvernail survint.

Apercevant "Catherine", il lançât une fusée rouge, le Zodiac du chef mécanicien fut mis à l'eau et avec le bosco et le second capitaine il se rendit a bord de "Ralph" en panne de radio, batteries à plat, avarie de barre par rupture de pièce du gouvernail. Pas de réparation possible à flot. Il lui fut proposé l'abandon de son navire qu'il refusa et continua sa route vers Saint Pierre et Miquelon.

Il semble que Gliksman n'ait pas apprécié de ne pouvoir être dépanné et en ait tenu rigueur à "Catherine" ("Les solitaires de l'Atlantique de la victoire à ma défaite", aux Editions Maritimes et d'Outre Mer) oubliant qu'il ne s'agissait que d'un minéralier sans moyens de levage. C'eut été un cargo, l'issue eut été tout autre ...

Dans les heures qui ont suivi, "Catherine" essuyait un gros coup de tabac.

 

1970

En raison de diminutions d'effectifs, l'équipage a été ramené de 32 à 27 hommes.

Mai : Début mai, devait rester bloqué pendant quelques heures à une trentaine de miles de Duluth, les glaces poussées par le vent formant un véritable pack qui interdisait l'entrée au port. Le 10 mai, la température s'adoucissant, le trafic pouvait reprendre normalement.

Juin : Avarie glaces, le 26 juin à 10 heures, par environ 52° 48 Nord et 50° 30 Ouest aperçu de très nombreux icebergs, growlers et glaces par bâbord ; fait routes diverses pour contourner cette zone.....  Le 27 à 0 h 15 la machine signale que le peak avant s'est rempli malgré toutes pompes en route. Les autres capacités ballasts et cales restent sèches..... Il a fallu d'urgence arrêter le navire à MONTREAL pour souder l'indispensable placard rendant au peak AV toute son étanchéité avant la poursuite de ce voyage vers les grands lacs.

 

1971

Mai : Jumboïsé en mai, Le Havre, Chantiers de Normandie, par l'adjonction d'un nouvel élément correspondant aux dimensions des autres cales centrales, allongé de 14,50 m, Tonnage jauge brute passant de 8 899 Tx à 9 755 Tx

 

1972

Octobre : remontant à Rouen le 11 octobre, a croisé le porte-hélicoptères "Jeanne d'Arc".

Décembre : Catherine affronte du très mauvais temps avec des vents atteignant force 12; la mer assaille le navire de toutes parts, des rambardes sont arrachées, un sabord de la salle de récréation est explosé inondant les locaux.

Extrait du rapport de mer du navire (11-13 décembre 1972)

...Le vent fraîchit toujours et souffle en tempête vers 10 heures, les rafales atteignent la force 12. Le navire épaule la lame, l'allure est ramenée à 100 t/m. La mer, de grosse est devenue très grosse, le navire roule. En fin de matinée, les vents tournent sur la droite, le vent augmente encore et je décide de mettre en cape. La machine est ramenée à 80 t/m à 12 h 20 et l'on tient la cape Tb amure. La tempête devient ouragan, le vent hurle, la mer devient énorme, blanche d'écume. De grosses déferlantes se forment, brisant sur le navire, d'énormes paquets de mer s'écrasent sur le gaillard, les panneaux et les ponts. L'atmosphère chargée d'embruns s'obscurcit, le moteur s'emballe fortement. Le baromètre enregistreur n'est plus lisible, le traceur a disparu sous le tambour. Le baromètre anéroïde indique 710 mb.

Vers 13 heures le navire ne répond plus à la barre et nous sommes obligés d'augmenter l'allure à 85 t/m pour le ramener. Vers 15 heures l'ouragan atteint son paroxysme, l'aérien du radar Raytheon stoppe, les rambardes du pont principal à Tb AR sont arrachées, puis celles de Bd AR sont couchées. Peu après, l'on m'informe que le sabord arrière de la salle de récréation vient de céder submergeant le marin Kerneur. La mer nous assaille de toutes parts. Vers 15 h 30, prises par un énorme paquet de mer, les plaques de protection du carré des maîtres et de la cabine élèves sont arrachées. Les tauds d'embarcation s'envolent... Le vent commence à mollir vers 20 heures, mais atteint encore la force 11. La mer s'est formée, allongée et l'allure du moteur a pu être ramenée à 75 t/m. L'on tient la cape toute la soirée...

 

1973

Mars : à subi de graves avaries au peak avant, au sud de Terre Neuve, réparera à Montréal après allègement partiel.

Août : "Catherine" (commandant R. Tanguy), s'est dérouté le 31 août aux approches du détroit de Belle-Isle, pour porter assistance à la corvette "Mendota" de l'U.S. Coastguard.

Il s'agissait de prendre en charge deux marins américains et de les conduire à Montréal. Nous avons reçu dernièrement une lettre sympathique du commandant de la corvette, remerciant le commandant et l'équipage du mis "Catherine" de leur bonne coopération. Le Commander U.S.C.G. R. Gillepsie signalait la vieille solidarité de tous les marins qui ne connaît pas les frontières. L'original de cette lettre a été évidemment transmis au m/s  "Catherine".

Toujours en 1973, "Catherine" a déchargé en moins de 3 jours une complète cargaison de soya-beans à Aarhus (Jutland). Ce port de destination n'avait jamais encore été fréquenté par nos navires long-courriers. La relève de l'équipage a été faite par voie aérienne avec transbordement à Copenhague sur un avion des lignes intérieures danoises.

 

1974

Janvier : Arrêt technique, Rouen, Chantiers de Normandie, du 22 janvier au 2 février.

Juillet : A passé la visite annuelle le 2 juillet à Rouen. La Commission a tenu à adresser au commandant, à l'état-major et à l'équipage, ses félicitations pour la bonne présentation du navire.

 

1975

Août : Le navire en route de Ravenne (Italie) à Santos (Brésil) a dû relâcher à Tanger du 24 août au 2 septembre, pour remplacer le corps d'entrée de gaz de la turbo-soufflante de suralimentation avant du moteur principal.

Ce délai, qui peut paraître long, a été justifié par le temps nécessaire à la finition de la pièce neuve et à son acheminement par camion et avion de Suisse à Tanger, via Paris et Casablanca.

Compte tenu du manque d'atelier à Tanger, c'est l'équipage qui a effectué les travaux de démontage et de remontage qui, au total, n'ont demandé que deux jours de travail, temps comparable aux meilleures prestations d'ateliers spécialisés, ce qui est tout à son honneur.

Septembre : En route pour Santos, passe la ligne le jeudi 11 septembre.

 

1976

Janvier : A été arrêté à Rouen, aux Chantiers de Normandie du 9 au 20 janvier pour son arrêt technique bi-annuel.

Mars : A chargé à Lorient et déchargé à Pauillac la structure de ce qui sera le plus gros aéroglisseur du monde : Longueur : 50 m. Largeur : 23 m. Poids : 50 T. 385 passagers et 45 voitures. Il devait être  mis en service sur le Pas-de-Calais par la S.N.C.F. (Sera détruit par un incendie).

Septembre : A fait un nouveau voyage avec un second naviplane, du 4  au 8  septembre, qui a été également déchargé à Pauillac.

 

1977

Mai : A été livré à Rouen à son nouvel acheteur, la Société Cliveden Compania Naviera - Panama, le mardi 3 mai. Le séjour sur dock s'est bien passé malgré des difficultés de dernière heure soulevées par les acheteurs qui demandaient l'obtention de certificats de classification de pièces de rechange pour lesquelles le Bureau Véritas n'en délivre pas !..

Devenu "Katherine" le mardi 3 mai 1977.

 

1984

Démoli à Gadani Beach, Pakistan en 1984.

Révision 2012-06-03

 

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