Cargos du passé - Les Armateurs Français

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"DEPUTE ALBERT TAILLANDIER" ID No: 5605864

Navire de type Marie-Louise, charbonnier à un pont.

Construit par les Chantiers de Caen Blainville, 19221. YN 6.

Pour le compte du Gouvernement français, Le Havre.

 

1921,

Par convention du 23 novembre 1921 entre l'Etat et la Société des Armateurs Français, ces derniers assurent le suivi de la construction du navire, la mise en service et l'exploitation provisoire avant la vente avec droit de préemption pour l'achat sous réserve du service par priorité des lignes subventionnées par l'Etat et des armateurs recevant des navires en compensation de pertes.

 

Caen, Un nouveau lancement aux Chantiers Navals de Caen.

Les Chantiers Navals de Caen se préparent à lancer un nouveau cargo le "Député Albert Taillandier". Ce lancement aura lieu sur les Chantiers de Blainville, le mardi 4 novembre à 11 heures. (Ouest-Eclair, 1921-11-12)

 

Caen, 15 novembre. Hier, à 15 h 40 a eu lieu aux chantiers de Blainville, le lancement du cargo "Député Albert Taillandier".

La cérémonie a été favorisée par un temps superbe. Comme pour le lancement du "Henri Durre", le public avait été admis à y assister. L'opération a été effectuée d'une façon parfaite. De nombreuses personnalités entouraient M. Dhôme, le directeur des Chantiers navals français. Ce lancement est une nouvelle preuve de l'activité de cette firme puissante qui malgré la crise économique, continue à montrer une prospérité remarquable. (Ouest-Eclair, 1921-11-17)

 

1922,

Un vapeur sombre. Il y a des victimes.

Le Havre, 26 avril. Un radiotélégramme annonce que le cargo "Député Albert Taillandier", immatriculé au Havre, a chaviré le 25 avril, à 15 heures, par 49°19 Nord et 3°34 Ouest. Le navire est perdu corps et biens. (Ouest-Eclair, 1922-04-27)

Saint-Brieuc, 26 avril. Le "Député Taillandier", jaugeant 2.000 tonnes, a coulé hier au Nord de Saint-Brieuc. Le maître d'équipage seul aurait pu être sauvé. Le "Député Taillandier", ancien navire de la flotte d'Etat, avait été récemment acquis en gérance par un Compagnie de navigation. (Ouest-Eclair, 1922-04-27)

The steamship Depute Albert Taillandier, carrying coal from Rotterdam to Brest in April, 1922, capsized and sank during heavy weather off Ushant.

 

27 avril,  le naufrage du vapeur "Albert Taillandier".

Nous avons annoncé hier le naufrage du steamer "Député Albert Taillandier" qui coula, en moins de quinze minutes dans la Manche.

Ce bâtiment allait de Rotterdam à Brest, chargé de charbon. Il a sombré après avoir vainement lutté toute la journée contre la tempête. Lors de la liquidation de la flotte d'Etat, le navire avait été acheté par la Société des Armateurs Français dont le siège est à Paris. Il avait les caractéristiques suivantes : longueur 81 m 28, largeur 12 mètres, creux 7 mètres, jauge brute 3.100 tonnes.

Le "Député Albert Taillandier" avait pour port d'attache Le Havre.  

 

L'équipage se composait de 32 hommes.

En voici la liste :

Le capitaine Charles Brulard, inscrit à Nantes.

Le second capitaine Célestin Loréal, à Auray.

Le premier lieutenant Georges Conin, à Caen.

Le second lieutenant Ernest Martin, à Paimpol.

Le télégraphiste Jean Loyer, de Lorient.

Le chef mécanicien Pierre Boujard, de Saint-Malo.

Le second mécanicien Lucien Binet, de Caen.

le troisième mécanicien Corentin Lautrou, de Brest.

Les matelots Joseph et François Leport, d'Auray; Jean Ansquer, d'Audierne; Armand Mercier, de Brest; Pierre Kergosien, d'Auray; Pierre Bertho, de Vannes; Louis Sotinel, de Saint-Malo; Allain Legall, de Brest;

Le novice Alfred Robert, de Vannes;

Le cuisinier Jean Oger, du Conquet;

Les chauffeurs Pierre Mandal ,de Lannion; Albert Lelouarn, de Treguier; René Lejoly, de Morlaix; Joseph et Charles Kerambrun, de Tréguier; Jean Lecauray et Jean Brun, d'Audierne;

Les soutiers Jean Milin, de Morlaix; Mathurin Lamour, de Vannes.

 

Les rescapés arrivent au Havre.

Rouen, 27 avril. Ce matin est arrivé au Havre le vapeur anglais "Eveléen". capitaine Georges Black, qui, par suite du mauvais temps, n'avait pu entrer au Havre pour y débarquer dix hommes du bateau français "Député Albert Taillandlier", naufragé le 25 courant, à 16 heures, à 30 milles d'Ouessant.

Le navire anglais n'a pu sauver le reste de l'équipage. D'autre part, le lieutenant Martin, qui n'a pas tardé à succomber, a été immergé en rade des Casquets.

Les rescapés ont reçu les soins les plus empressés à bord de l' "Eveléen".

A Rouen, M. Turpin, courtier maritime, a fait admettre deux des naufragés à l'hôtel-Dieu. Leur état n'est pas grave. Il a pourvu les autres de vêtements, de nourriture et les a acheminés sur leur pays.

L'un d'eux habite La Havre. Les autres sont bretons.  (Ouest-Eclair, C, 1922-04-28).

Le Havre, 27 avril. Le vapeur "Sarron",  arrivé hier, avait au cours de sa traversée, aperçu un steamer dont la passerelle se trouvait en partie submergée. Mais l'état de la mer ne lui avait pas permis de s'approcher et de présenter du secours aux naufragés. On a tout lieu de croire que le bâtiment rencontré dans des circonstances aussi critiques était le "Député Albert Taillandier". (Ouest-Eclair, C, 1922-04-28).

Sauvetage de l'équipage, sur le Petit journal illustré du 7 mai 1922. (Gallica)

 

Il y aurait d'autres rescapés.

Paris, 29 avril. Un télégramme de Rotterdam, reçu par la Société Maritime Nationale, dit que le "Pelagia" , arrivé à Rotterdam, avait à bord. Leport, seul homme du  "Député Albert Taillandier"  sauvé par le "Pelagia".

Mais le capitaine du "Pelagia" déclare que le steamer allemand "Bianzek" aurait sauvé trois ou quatre hommes du "Député Albert Taillandier", puis a fait route pour une destination inconnue.

Le capitaine du "Pelagia" déclare également avoir vu six ou sept hommes se noyer et que le capitaine du "Députe Albert Taillandier" est resté à bord le dernier, mais on ignore son sort.

Leport à pris le train pour Paris.  (Ouest-Eclair, C, 1922-04-30).

 

Paris, 29 avril.

 A la suite de la perte du vapeur "Député Albert Taillandier", le sous secrétaire d'Etat de la Marine marchande vient de décider la nomination d'une commission chargée de rechercher les causes de l'accident.

Il vient de décider également de ne plus faire naviguer les navires du même type appartenant à l'Etat jusqu'à ce qu'il soit saisi des conclusions de la Commission. Celle-ci sera composée d'un capitaine de la marine marchande, d'un représentant d'une société de classification et de deux ingénieurs. (Ouest-Eclair, 1922-05-01).

 

Mai,

Après le naufrage de l' "Albert taillandier". On découvre une baleinière vide.

Lannion, 1er mai. Il a été trouvé le 29 avril, au large du feu de Trigavoz, une baleinière vide du "Député Albert Taillandier". Naufragé comme on le sait ces jours derniers dans la Manche. (Ouest-Eclair, C, 1922-05-03).

 

Plusieurs rescapés à Hambourg.

Nous avons annoncé que, selon un télégramme du capitaine du "Pelagia", le vapeur allemand "Riauzek" aurait sauvé plusieurs hommes de l' "Albert Taillandier".

Nous apprenons, de source privée, que plusieurs rescapés ont, en effet, été débarqués à Hambourg et ont prévenu leurs familles par télégramme qu'ils avaient heureusement échappé à la mort. (Ouest-Eclair, C, 1922-05-03).

 

Ceux de Rouen vont bien.

Rouen, 1er mai. Les deux marins rescapés du vapeur "Député Albert Taillandier" dont nous avons annoncé le transfert à l'hôtel-Dieu de Rouen, sont dans un état aussi satisfaisant que possible et sortiront prochainement de cet établissement. (Ouest-Eclair, C, 1922-05-03).

 

Après le naufrage du "Député Albert Taillandier".

M. Louis Brindeau, rapporteur général de la Commission sénatoriale de la Marine, vient d'adresser à M. Rio une lettre lui demandant d'ordonner une enquête approfondie sur les causes qui ont amené la perte du vapeur "Député Albert Taillandier".

Paris, 26 mai. Au sénat, M. le Président fait connaître que M. Brard demande à interpeller le gouvernement sur les causes du naufrage du cargo  "Député Albert Taillandier".

 

Juin,

Penvenan, 12 juin. M. Quérel Emile, marin pêcheur à Crech-Morvan, en Penvénan, a découvert, alors qu'il se trouvait à la pèche à 4 milles environ du chenal des Sept-Iles, le cadavre d'un homme portant une ceinture de sauvetage. Il a été remorqué dans la baie de Port-Blanc, en Penvénan, où le cadavre a été reconnu être celui de M. Brulard Charles, capitaine du "Député Albert Le Taillandier", naufragé comme on le sait, demeurant à Caen-Blainville. Il portait sur lui, en dehors de différents objets, une somme de 3.482 fr. 50. (Ouest-Eclair, C, 1922-06-14)

 

La perte du cargo "Députe Albert Taillandier" et les "Marie Louise", Yacht, 6 juillet, p. 323-4.

La Revue de France, Volume 2, Partie 4, publié par Marcel Prévost,Joseph Bédier,Raymond Recouly. 1926, p. 206.

Revue générale d'administration, Volume 45, 1922, p. 371. Par Maurice Block

Le Petit journal Illustré, 7 mai 1922, dernière page naufrage au large des sept îles du cargo DEPUTE ALBERT TAILLANDIER.

Révision 2012-06-03

 

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