Cargos du passé - Les Armateurs Français

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Vp "GROS TENQUIN", barge à vapeur. ID No: 5604646

gros-tenquin.jpgCe cargo se nommait le "Gros-Tenquin". Il faisait partie de la petite série — des 1 300 tonnes — dites des "barges à vapeur", à un pont et trois cales, dont les caractéristiques étaient les suivantes : longueur 59,60 m,largeur 12,20 m, creux 4,65 m, jauges : brute 1 166 tx, nette 840 tx. Deux machines compound verticales de 275 CV de force chacune et deux chaudières cylindriques devaient assurer une vitesse de 8 nœuds, mais qui fut dépassée aux essais.

Le "Gros-Tenquin", comme tous les navires de sa série, portait un nom de localité recouvrée d'ALSACE et de LORRAINE. Celui qui nous occupe honorait la charmante petite cité lorraine de GROS-TENQUIN, située à 40 km de SARREGUEMINES, sur la route nationale de NANCY.

Construit à TROIS-RIVIÈRES, sur le SAINT-LAURENT, au cœur de ce CANADA, il avait rallié normalement Rouen avec un chargement de charbon embarqué à NORFOLK. Son état étant satisfaisant, les Services de la MARINE MARCHANDE, le livrèrent aux ARMATEURS FRANÇAIS en mai 1920, lesquels avaient besoin de tonnage pour faire face au ravitaillement en charbon de la ville de PARIS.

La capitale avait conclu un certain nombre d'affrètements en time-charter avec la Société et la Maison DALGLIESH and C°, de NEWCASTLE.

Le "Gros-Tenquin" fut donc mis sur les routes du charbon de la Manche de BRISTOL ou des ports de la Côte Est d'ANGLETERRE sur Rouen.

Tout se passa bien, notre petit cargo faisait vaillamment son devoir, luttant avec avantage contre "vents et marées" pour tenir son horaire...

Malheureusement, au bout de six mois, les choses se gâtèrent, le "Gros-Tenquin" avait atteint la limite raisonnable d'utilisation, au point qu'il dut interrompre une de ses rotations, de NEWCASTLE à Rouen et entra en relâche à Dunkerque. Finalement, la Société le rétrocéda à l'ÉTAT.

 

1920,

Marseille, 3 septembre. Le Transit Maritime procède, depuis avant hier, au désarmement des divers vapeurs en bois ou "barges" que le port avait reçu d'Amérique. Une longue expérience les aurait fait apparaître comme d'un emploi très difficile. cette mesure entraîne la mise à terre d'un certain nombre d'états majors et d'équipages. (Ouest-Eclair, 1920-09-05).

 

1920,

Le 2 octobre, "Gros Tenquin" est signalé faisant route de Nantes à Brest.

Brest, 30 novembre, le vapeur "Gros Tenquin" de Dunkerque, en détresse au large d'Ouessant, a été remorqué dans le port par un navire de l'Etat. (Ouest-Eclair, 1920/12/01 (Numéro 7240).

Faisant route de Dunkerque à Brest pour désarmer et surpris par du gros temps d'Ouest à l'ouvert de la Manche, il éprouva de telles voies d'eau qu'il dut s'échouer volontairement sur la plage des Blancs-Sablons dans le Chenal du Four.

La Préfecture Maritime de Brest, prévenue, envoya aussitôt sur les lieux, le remorqueur "Courageux" qui put prendre le cargo à la remorque et le mena à Brest en sécurité, (décembre 1920).

La vie active du "Gros-Tenquin" était achevée, il alla grossir le cimetière naval de Landevennec.

 

1921-1922,

Désarmé à Landevennec où se trouvaient déjà de nombreuses barges à vapeur et schooners de l'ancienne flotte d'Etat, est vendu pour démolition à une firme allemande, en décembre. (Ouest-Eclair, 1922-12-21).

 

Ayant toujours son disque «blanc bleu» sur son tuyau couvert de rouille, il fut vendu en décembre 1922 et livré en 1923, avec Saint-Amarin,  à la Maison J. Adler, de Wilhemshaven. C'est un remorqueur hollandais de l'Armement Wijsmuller qui le conduisit sans incident à destination en mars 1923 où il fut livré aux pics des démolisseurs.

 

A cette époque, la situation des 50 "barges à vapeur" était alors la suivante :

  • 17 désarmées à LANDEVENNEC,

  • 4 dans le Canal de LA MARTINIÉRE,

  • 20 à Marseille,

  • 2 servaient de pontons à charbon à BEYROUTH,

  • 2 avaient fait naufrage, le "Colmar" — voie d'eau en Atlantique et le "Bitche" — incendié en Méditerranée, Cape Tinoso, 3.8.1920.

  • Les 5 derniers ne rallièrent jamais la FRANCE. Ils furent vendus sur place, à QUEBEC, dès leurs livraisons.

Liquidés à partir de 1922, tous ces bâtiments avaient disparu des listes navales un an plus tard.

d'après P. G., B-66/45, P.M. & divers.

Révision 2012-06-03

 

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