Cargos du passé - U.I.M.

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"JEAN SCHNEIDER "  IMO 5171189 - MMSI Number: 356776000

Le nom de "Jean Schneider" a été choisi pour honorer la mémoire d'un membre de la famille des maîtres de forge du Creusot, co-gérant de la Schneider et Cie avec son frère Charles Schneider, tué accidentellement en service commandé à bord d'un avion militaire britannique le 14 novembre 1944 au retour d'Alger sur Paris.jean-schneider_yp.jpg

Jean Schneider qui était de la classe 1916 (né en 1896), avait eu déjà une magnifique conduite dans l'aviation pendant la première guerre mondiale. capitaine de réserve de l'armée de l'air, il reprend le combat, sur sa demande, comme pilote de chasse, en 1939. Il s'illustre dans des missions périlleuses avant d'être abattu en combat aérien au dessus d'Arras, en mai 1940. Grièvement blessé, le visage et les yeux brûlés, il parvient après 5 jours et nuits de marche, et avant d'avoir reçu aucun soin, à rejoindre Dunkerque en évitant la capture.

Rétabli, il milite dans la résistance dès l'armistice servant à la Compagnie Air France Transatlantique à Marseille. Il accomplit de fréquentes missions en Afrique du Nord et contribue activement à la reprise de la lutte contre les allemands. En novembre 1942 il participe aux cotés du général Mast et de M. Murphy au débarquement des alliés en algérie.

L’avion qui les ramenait d’Algérie lui et sa femme Françoise de Curel (de la famille Wendel) s’est écrasé sur le Mont-Beuvray.

Jean Schneider avait été associé de très près aux travaux menés par Henri Cangardel et Edmond Lanier au sein de la Compagnie Air France Transatlantique. (Source : Henri Cangardel, Armateur, par Charles Offrey.)

 

Une nouvelle flotte de tramping long courrier étant rendue nécessaire par l'essor des métallurgies européennes et américaines, exigeant des importations massives de minerais et charbons, la nécessité étant aux gros porteurs, M. Maurice Cangardel et M. Charles Pourcher ont établi les plans d'un grand cargo de 16350 t, 14,3 noeuds, inspiré d'un minéralier Norvégien du groupe Skarup, destiné au transport du charbon américain, et qui correspond aux besoins de l'A.T.I.C.

Deux seront construits, un à Port de Bouc, l'autre à Dunkerque. Le type a été adopté par d'autres armements, et dix unités, en fait, furent commandées ou sur le point de l'être.

Le "Jean Schneider", commandé en 1955 et construit par les Ateliers et Chantiers de France à Dunkerque, le 25 février 1958 a été posée la première tôle, première tôle symbolique puisqu'en réalité il s'agissait des premiers tronçons préfabriqués du navire, c'est-à-dire de ballasts entiers.... Le moteur Doxford fut construit aux Chantiers de Provence à Marseille.

Sa préfabrication très poussée lui a permis de prendre forme très rapidement. Le lancement, sous réserve de l'arrivée à la date prévue du moteur Doxford construit, lui aux Chantiers de Provence à Marseille se fera fin octobre, début novembre 1958.

Le "Jean Schneider", était au moment de son lancement en 1958, avec ses 20.000 tonnes de port en lourd, le plus gros transporteur de vrac commandé en France. Cette commande marquait la volonté du Président Henri Cangardel, précurseur de l'augmentation de tonnage des navires pondéreux,  de donner à l'U.I.M. une orientation nouvelle. Par la commande du sister-ship "Pengall", les Chargeurs de l'Ouest confirmaient la justesse de vue du président Cangardel.

Pour assurer le financement de la construction, financement qui excédait, en raison de l'importance du navire et de son prix - 1.400.000.000 F - les possibilités de la société, Henri Cangardel eut recours à deux formules complémentaires. D'une part, le quirat, qui consiste à associer un certain nombre d'intérêts, personnes physiques et morales qui acceptent de prendre des parts sur le navire, et d'autre part, il crée par l'intermédiaire de la banque de l'Union Européenne Industrielle et Financière filiale du groupe Schneider du Creusot, une nouvelle société baptisée Union Industrielle et Maritime des Gros Porteurs au capital de 400 millions d'anciens francs, qui souscrit à 25  quirats sur le "Jean Schneider".

Le nom de "Jean Schneider" a été choisi pour honorer la mémoire d'un membre de la famille des maîtres de forge du Creusot, co-gérant de la Schneider et Cie avec son frère Charles Schneider, tué accidentellement en service commandé à bord d'un avion militaire britannique le 14 novembre 1944 au retour d'Alger sur Paris.

Ce navire, à son origine, était destiné à assurer en priorité des transports de minerais de Conakry, mais cet emploi devint très vite douteux en raison des évènements politiques de la Guinée. Ce navire fut alors affecté au transport de charbon des U.S.A. vers la France. Cependant, le trafic du charbon américain n'étant pas suffisant pour assurer un plein emploi des gros porteurs, les navires seront utilisés au mieux des trafics et ce sera l'occasion de découverte de nouvelles escales en Amérique, en Afrique ou en Asie.

Le suivi de la construction à Dunkerque fut assuré par M. Michel Goaec inspecteur mécanicien d'armement.

Le suivi de la finition de sa construction, sa mise en service, l'Armement du navire et sa réception ont été assurés par le Commandant M. Georges Icart  et le Chef mécanicien M. Joseph Pélerin.

Le Commandant Icart en prit le commandement qu'il assura jusqu'à son départ en retraite. Le chef mécanicien titulaire M. Joseph Pélerin y restera plus de 10 ans. M. Jacques Le Floch, est second capitaine, il deviendra capitaine d'armement.

 

1959,

Mars : Première escale à Brest avec 18.000 tonnes de charbon en provenance de Hampton-Roads (USA).

Voyage sur Punta Delgada.

Août : Passage en cale sèche à Dunkerque. Le samedi 29, visite par le personnel sédentaire de Paris.

 

1960,

tonnage transporté : 238.339 T.M., record des navires gros porteurs.

milles parcourus : 92.734, second des navires gros porteurs.

Juillet : "Jean Schneider" a chargé en juillet 1960 sa plus belle cargaison aux Sept-Iles (Canada) : 19.364 T.M. en 5 heures et l'a déchargée en 14 heures à Philadelphie.

Août : le 18, passage de la ligne du Royaume du Tramping Equatorial. 0°00 ; 81°37 W. On baptisa à tour de bras.

Il fit escale à San Juan du Pérou pour y charger une cargaison de minerai de fer ; pour la première fois dans l'histoire de la Société un navire de l ' U.I.M. à traversé le canal de Panama.

 

1961,

Février : Le 10 février, touche Le Havre pour la première fois et apporte la première cargaison de minerai de fer déchargée au poste minéralier du môle central (18500 t). Il avait chargé à Lobito.

Continuant ses voyages de charbon, quittera Le Havre le 8 Mai pour Hampton Roads où il chargera pour Brest

Juillet: au Havre, le 27, le Commandant Georges Icart, capitaine au long cours, quitte ce navire, qu'il commande depuis sa mise en service en janvier 1959, pour partir en retraite.

 

1962,

Avril : Pour la première fois le "Jean Schneider" entrait dans l'Amazone où, pratiquement sous l'Equateur, Il accostait à 5 heures le 5 avril à l'appontement de Macapa (Brésil), après avoir parcouru 200 miles sans pilote dans des eaux "où les phares sont invisibles le jour et non éclairés la nuit", selon l'expression du commandant d'un navire ami.

Lors d'une escale à Boulogne a du abandonner une ancre après mouillage sur rade. Le remorqueur "Résolu" de Dunkerque est allé récupérer cette ancre fin décembre.

Décembre : Guillaume Goudebranche, qui est le maître d'équipage du navire depuis sa mise en service en 1959, reçoit la médaille des 25 ans de présence dans la compagnie

 

1963,

Employé de façon permanente sur le trafic des charbons américains à l'exception d'un voyage de complément effectué de Sept Iles sur Newport News avec 19 000 tonnes de minerai du Labrador.

 

1964,

En fin d'année, installation d'une V.H.F.

 

1965,

Utilisé exclusivement pour l'importation des charbons américains avec de temps en temps des voyages "bretelles".

Rouen, le "Jean-Schneider" bat un nouveau record portuaire. Il s'agit d'un record de chargement, venant de Newport-news, c'est, en effet avec 18 342 tonnes de charbon que le "Jean-Schneider", aidé par le "Bon-Secours I", "L'Obéissance" et le "Capitaine Albert Ruault", est arrivé vers 15 h 30, au quai Cory. Le précédent record datant de septembre 1964. Le "Gravisia" l'avait battu, avec 18 032 tonnes de chargement

 Son enfoncement (record lui aussi) atteignait cependant 9 m 85. celui du "Jean-Schneider", n'était que de 9 m 77. A son arrivée, assistaient, du quai Cory, les représentants de l'A.T.T.I.C. et du gaz de France, réceptionnaires (le charbon est destiné  à la centrale gazière de Grand Quevilly), de la maison Taconet, consignatrice; de la C.C.M.T., qui assure la manutention. Plusieurs personnalités maritimes avaient remonté la seine à bord du minéralier.

 

1966,

Le 13 avril 1966, une cérémonie intime, dans le grand salon du "Jean Schneider", réunissait autour de M. Pierre-Edouard CANGARDEL l'Etat-major et l'équipage au complet, ainsi que M. PEARCE et les principaux de l'Agence de Marseille. Il s'agissait de commémorer les 25 ans de service à l'U.I.M. du Commandant Louis GIRARD, «Commodore» de notre flotte.

Procédure :

Union Industrielle et Maritime, Counter-plaintiff-appellant, v. Nimpex International, Inc., Counter-defendant-appellee.

Union Industrielle et Maritime, Counter-plaintiff-appellee, v. Nimpex International, Inc., Counter-defendant-cross-appellant.

United States Court of Appeals, Seventh Circuit. - 459 F.2d 926

April 21, 1972, pour un voyage Grands Lacs août 1966, Cleveland, Detroit, Chicago.

 

1968,

Enfoncement aux nouvelles lignes de charge.

 

1969,

Début année, est employé sur des transports de tubes entre la France et l'Algérie pour six mois, et reprendra par la suite sa campagne sur les Lacs.

Ce navire est exploité en pool financier avec son sister ship "PENGALL" appartenant à EUROTRAMP, ex-COMPAGNIE NANTAISE DES CHARGEURS DE L'OUEST. Cette exploitation commune, outre qu'elle ouvre la voie à de possibles coopérations futures, permet de prendre des engagements de durée qui seraient impossibles avec un seul navire.

 

1970,

Jean Schneider a transporté 366.781 tonnes, soit plus de 1/5 du tonnage total de l'année.

 

1972,

Juillet : En juillet, il sortira de son trafic habituel pour assurer le transport d'une plate-forme d'exploitation pétrolière construite à Saint-Wandrille par l'Union Industrielle d'Entreprise pour le compte d' Elf Congo.

Reportages Jean Schneider, plate forme Emeraude.

 

1973,

"Jean Schneider" est employé sur le contrat de phosphates Safi/Anvers dont l'exécution a souffert d'une durée des rotations plus longue que celle des années précédentes par suite d'attentes au chargement à Safi.

 

Novembre : Vendu, il a été livré à ses nouveaux propriétaires, la Société Lauritzen, à Rotterdam, le 23 novembre.

A la suite de cette vente, le Commandant Jan a établi, à l'aide du livre de bord, certaines statistiques qui pourront intéresser nos lecteurs :

Durant sa vie sous le pavillon de l'U.I.M., le "Jean Schneider" a parcouru 1 093767 milles nautiques soit 50,6 fois la longueur du méridien terrestre, ou 5,27 fois la distance de la terre à la lune.

Il a transporté 4 012 162 tonnes de marchandises en vrac, il a effectué 225 voyages, le voyage "idéal" moyen a duré, y compris les arrêts de toutes sortes, 574 heures dont 353 heures en route ou en manœuvres, soit 61,5% durant lesquelles le navire a transporté 17831 tonnes, parcourant 4861 milles dont 2850 en charge, à la vitesse moyenne de 13,76 nœuds, en consommant 84 kg de fuel au mille parcouru.

Deux mois avant son départ de la flotte de l'U.I.M., le  "Jean Schneider" a passé la visite annuelle à Anvers le 18 septembre 1973. Le Vice-Consul de France et les inspecteurs de la commission de visite ont tenu à adresser leurs félicitations au commandant, officiers et à tout l'équipage pour la bonne tenue du navire.

Destiné à devenir un navire de recherches et de forage pétrolier, exploité en commun avec une société américaine, sera équipé d'un derrick de forage. voir sa silhouette.

 

1974,

Transformé à Bremerhaven en 1974-1975. Hapag LLoyd, Werft Gmbh, Germany.

Devenu "Danwood Ice" (Lauritzen - Dan.), janvier 1974 - 30 octobre 1991.

 

1991,

"Deepsea Ice", 30 octobre 1991 - 2 juin 2000.

 

1996,

Us - Falcon Drilling acquired the Deepsea Ice and Deepsea Duchess drillships, both units of KS Deepsea Drillings for $40 mil, including $15 mil in common shares.

"Falcon Ice" griling support  Frigg Shipping -Bah, 2 juin 2000 - 21 janvier 2002.

"Frontier Ice" (Falcon Drilling - Bah.). 19 mai 2002 - 4 février 2005. Call sign H9BA. Port of registration Panama, Flag Republic of Panama.

 

2001,

Refonte. "Upgrade of "Frontier Ice" was an extreamly challenging project whereas the ship was upgrated from the status as a total loss to a good drilling vessel - on budget - USD 24 million."

En service , S. E. Asia,

Frontier Drilling ASA, 1001 Pensylvania Ave. NW Suite 220 South Washington, D.C. 20004.

 

2004,

Aban Group of Companies. Aban Loyd Chiles Offshore Ltd (ALCO) – India’s largest offshore drilling entity in the private sector

Drillship, "Frontier Ice" acquired during September 2004 from Frontier Drilling ASA, Norway. Has commenced operations from March 2005 under 3-year contract with ONGC.

Aban Offshore Limited (formerly Aban Loyd Chiles Offshore Ltd.) and Frontier Drilling ASA of Norway have established a joint venture company, Frontier Aban Drilling (India) Ltd. for offshore oil exploration using drill ships in waters beyond 300 feet.

Frontier Drilling AS, the parent company, specializes in drilling in waters of 200 to 1500 meters depth.

Frontier Aban has deployed the drill ships, 'Frontier Ice' for operations in Bombay High.

Aban Offshore Limited (formerly Aban Loyd Chiles Offshore Ltd.) perceives immense potential for growth in the offshore services sector.

 

2008,

"Aban Ice", Owner /Manager, Aban Offshore Ltd, 8, Swami Vivekanand (SV) Road, Santacruz (W), Mumbai, India. Pav. Bahamas. Call sign H9BA.

 

2009

Est toujours en service.

 

plans navire, document pdf,

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