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Cette série, s'inspirant des dommages causés aux navires par les torpillages et les mines, avait été étudiée de façon à prendre toutes les dispositions appropriées pour réduire les dégâts. C'est ainsi qu'on rapporta — pour la première fois — les postes d'équipage à l'arrière sous les dunettes, les cloisonnements furent particulièrement renforcés en vue d'augmenter les chances de flottabilité des navires, la visibilité des silhouettes réduite au maximum etc... Principales caractéristiques : longueur 100 m. 85, largeur 14 m. 35, creux 7 m. 75, ]auge brute 3.172 tonnes, et le tirant d'eau à pleine charge atteignait 6 m. 65; 4 cales sans faux-ponts étaient desservies par 4 panneaux identiques de 8 m. 10 sur 5 m. 50 ; une machine alternative de 1.400 CV avec une vitesse de route de l'ordre de 11 nœuds. Le "Louis Mercier" fut construit sous le nom de "War Forest", à Chepstow, petit port de la Manche, de Bristol en amont de Cardiff. Lancé et fin prêt en décembre 1918 pour the Shipping Controller (Morel Ltd), le cargo fut acquis dès 1920 par un Armement Marseillais éphémère, la Cie Maritime et Commerciale du Pacifique, qui le rebaptisa "Albergallus" et l'affecta au cabotage européen. A la liquidation de cette compagnie, trois ans plus tard, l' "Albergallus" devint le "Thermidor" sous les couleurs d'un nouvel armement bordelais, la Compagnie Nationale de Navigation, laquelle en 1925, le vendit à son tour pour se consacrer uniquement aux pétroliers. C'est alors qu'il devint grec, "Andrea Gerakis", pour N. Gerakis, Cephalonia, avant de rehisser, deux ans après, le pavillon tricolore en même temps que le guidon de l'U.I.M. qu'il devait faire flotter durant 10 ans, avec le nom de "Louis Mercier".
Silhouette d'un cargo "type C"
En 1927, deux ans seulement après sa fondation, l'U.I.M. créait une filiale, l' "Union Minière et Maritime" au capital de un million de francs, dont le siège social était à Paris, 36, rue Vivienne. Ce nouvel armement, spécialisé dans le transport de pondéreux intéressant la région du Nord de la France, eut aussitôt à sa disposition le "Capitaine Augustin", un des 15 "charbonniers" de 4.700 tonnes, construits par l'État après la guerre de 1914-18 et acheta le cargo grec "Andréas Gerakis" qui fut francisé le 8 juillet 1927 sous le nom de "Louis Mercier". Les deux navires furent d'ailleurs gérés par l'U.I.M. puis achetés — en 1930 — quand l'Union Minière et Maritime fut absorbée par l'U. I. M.
1928, Londres, 8 mal. on annonce que le cargo français "Louis Mercier", faisant route vers la France, s'est échoué dans la rivière, près de Hook-of-Hollande. (Ouest-Eclair, 1928-05-09) Un matelot blessé. Des matelots allaient et venaient hier soir, vers 17 heures, sur le pont du vapeur « Louis Mercier », pour la manœuvre de l'appareillage. Soudain un monte-charge s'abattit. Dans sa chute, il atteignit M. Trouillard Victor, 19 ans, matelot, dont les parents habitent rue Alexandre-Renaud, à Saint-Nazaire. Le malheureux aurait une fracture du bassin. Il a été transporté à l'hôpital. (Ouest-Eclair, 1928-09-30)
1930, Union Industrielle et Maritime.
1932 Saint-Nazaire : Le cargo "Louis Mercier", des Armateurs Français, est entré hier après-midi, à 18 heures, dans le port de Saint-Nazaire. Il apporte 4.500 tonnes de charbon pour la Compagnie Générale Transatlantique. Le combustible est spécialement destiné au paquebot "Pelerin de Latouche" pour son prochain voyage. (Ouest-Eclair, 1932-11-04)
1934, Lorient 19 décembre . Le vapeur charbonnier "Louis Mercier", des Armateurs Français a été contraint de venir charbonner à Lorient, sa provision de combustible n'étant pas suffisante pour joindre sa destination. (Ouest-Eclair, 1934-12-31).
1934, Arrêt technique. Classification et réarmé en Août. Remplacé 350 rivets, Visite d'arbre porte hélice, du gouvernail, des ancres et chaînes. Piqué et miniumé 160 m2 sur la coque. Piqué et miniumé les 4 cales. Remise en état du gréement. Epreuve des treuils et mâts de charge. Remplacé 2 tôles de plafond de ballast cale 1. Remplacé une tôle de dunette; doublé 2 tôles entre panneau 4 et dunette; doublé 2 tôles entre panneau 1 et gaillard. Remplacé 1 tôle faux-pont Td. Remplacé plusieurs tubes de chaudières, et un certain nombre de tuyautages de cales et ballasts. Piqué et peint la soute.
1934, Arrêt technique. Doublé pont autour de la cheminée. Changer 150 rivets quille de roulis. Machine : installé segments LOCKWOOD HP. 12 tubes de condenseur changés. Chaudières : changé 604 tubes ordinaires aux 3 chaudières.
Rendement vitesse/consommation. N'a pas navigué suffisamment pour pouvoir donner une appréciation.
Décembre, le vapeur charbonnier "Louis Mercier" des Armateurs Français a été contraint de venir charbonner à Lorient, sa provision de combustible n'étant pas suffisante pour joindre sa destination. (Ouest-Eclair, 1934-12-21).
1935, Rendement vitesse/consommation. Mauvais rendement en 1935, le retubage fait en fin d'année doit apporter une sérieuse amélioration.
1936, défectuosités constatées au 1er janvier : Coque assez rouillée dans les formes AV et AR. Plusieurs déformations de coque, dont la plus importante au milieu du navire. Deux tôles du pont AV réduites à 5 m/m. Dans l'entrepont, tôles diminuées sous caisse à eau Td. Pont AR diminué sur l'avant du panneau 3. Pont de dunette déformé et aminci. Déformations des ballasts des cales à marchandises (pas de payol), mais épaisseur suffisante. Goussets de pieds d'épontilles avariés. Tiroir et glace MP fortement rayés. Usure partie AV de la chemise de l'arbre porte-hélice. Arbre de butée rayé et collets à réantifrictionner. Aux chaudières, quelques corrosions aux bas de virole AV, écartement anormal des rivets de virole, quelques corrosions sur les arrondis de boites à feu milieu. Foyer central chaudière centrale condamné. Ciel de boite à feu Bd. chaudière Bd. affaissé d'un centimètre. Mauvais état du calorifuge.
1937, Août : Vendu à un armateur norvégien D/S A/S Iris (Fr Hans. Grann), Oslo, call sign LJOS, et rebaptisé "Grado". L'un des navire norvégiens touchés par la guerre civile espagnole à Ceuta en Juin 1938 où il a été gardé pendant 3 semaines.
1938, In June 1938, during the Spanish Civil War, the Grado was captured by a Spanish vessel and taken to Ceuta, where she was kept for three weeks.
1940, Avril : Réfugié dans un port anglais à l'époque de l'invasion de son pays par les allemands, il fut mis au service des Alliés. (E. Finch & Co. Ltd., Chepstow, Chepstow (Monmouthshire))
1943, Mai : c'est le 11 mai 1943 que s'accomplit son destin... Il faisait partie d'un grand convoi, le SC 129, se dirigeant vers l'Amérique lorsque, à la hauteur des Açores, celui-ci fut attaqué, par une meute d'une quarantaine de sous-marins. Mais un coup de vent, qui devint bientôt une tempête, dispersa les navires du convoi, c'est alors que l'ex- "Louis Mercier" ne pouvant rallier à temps les escorteurs, fut attaqué isolément par le U-402 commandé par le Baron Siegfried von Forstner et envoyé par le fond en engloutissant malheureusement avec lui, une grande partie de son équipage. At 20.00 hours on 11 May 1943, U-402 attacked the convoy SC-129 and claimed two ships sunk with 9000 grt. The two ships were Antigone and Grado. The Grado (Master Theodor Jensen) was hit by a torpedo on the port side in the foreship and sank by the bow in about 50 minutes. The master, 32 crew members and four gunners abandoned ship in three lifeboats, 16 of them were picked up by the British rescue ship Melrose Abbey and the remaining men were picked up by two escort vessels.
Voir Warsailors.
NAVIRES D'AUTREFOIS On vient d'annoncer, dans certains journaux spécialisés, la vente de notre ancien vapeur " Janine " à la démolition. Ce navire, construit en 1918 pour le compte de l'Amirauté Britannique fut le premier navire de l'U.I.M. lors de la création de la Société en 1925. Il resta sous notre pavillon jusqu'en 1950, époque à laquelle il fut vendu à des armateurs Scandinaves.Tous ceux qui ont navigué à bord du « Janine » et qui ont bien connu la solidité de ce bon navire, comprendront qu'à 40 ans, il était arrivé à la limite de son efficacité. Ses tôles, découpées et envoyées aux fours Martin, vont peut être servir à fabriquer de nouvelles tôles pour un navire en construction quelque part dans le monde.Evoquant ces vieux souvenirs, il nous est agréable de reproduire l'article de notre fidèle ami le Commandant Pierre griffe sur le « Louis Mercier », qui demeura 10 ans, sous notre pavillon.
Histoire du "Louis MERCIER" par le Commandant P. GRIFFE En 1927, deux ans seulement après sa fondation, l'U.I.M. créait une filiale, l' « Union Minière et Maritime » au capital de un million de francs, dont le siège social était à Pans, 36, rue Vivienne. Ce nouvel armement, spécialisé dans le transport de pondéreux intéressant la région du Nord de la France, eut aussitôt à sa disposition le « Capitaine Augustin », un des 15 « charbonniers " de 4.700 tonnes, construits par l'État après la guerre de 1914-18 et acheta le cargo grec " Andr éas Gérakis » qui fut francisé le 8 juillet 1927 sous le nom de " Louis Mercier ». Les deux navires furent d'ailleurs gérés par l'U.I.M. puis achetés — en 1930 — quand l'Union Minière et Maritime fut absorbée par l'U. I. M.Le " Louis Mercier » était pour l'époque une assez gros cargo de 5.050 tonnes de port en lourd. Il appartenait à une longue série de navires dite " type C » construite en Grande Bretagne en 1917-18, selon la méthode Standard, grâce à l'énergique impulsion de Sir Joseph maclay, alors que les graves effets de la guerre sous-marine se faisaient sentir. Cette série, s'inspirant des dommages causés aux navires par les torpillages et les mines, avait été étudiée de façon à prendre toutes les dispositions appropriées pour réduire les dégâts. C'est ainsi qu on rapporta — pour la première fois — les postes d'équipage à l'arrière sous les dunettes, les cloisonnements furent particulièrement renforcés en vue d'augmenter les chances de flottabilité des navires, la visibilité des silhouettes réduite au maximum etc... Principales caractéristiques : longueur 100 m. 85, largeur 14 m. 35, creux 7 m. 75, jauge brute 3.172 tonnes, et le tirant d eau à pleine charge atteignait 6 m. 65; 4 cales sans faux-ponts étaient desservies par 4 panneaux identiques de 8 m. 10 sur 5 m. 50 ; une machine alternative de 1.400 CV avec une vitesse de route de l'ordre de 11 nœuds. Le " Louis Mercier " quant à lui, fut construit sous le nom de " War Forest ", à Chepstow, petit port pittoresque de la Manche de Bristol, en amont de Cardiff, bien connu par son célèbre château datant du XIe siècle qui dresse sa silhouette sévère au sommet d'un gros rocher surplombant la région. Lancé et fin prêt en 1918, le cargo fut acquis dès 1920 par un Armement Marseillais éphémère, la Cie Maritime et Commerciale du Pacifique, qui le rebaptisa " Albergallus " et l'affecta au cabotage européen. A la liquidation de cette compagnie, trois ans plus tard, l' " Albergallus " devint le " Thermidor " sous les couleurs d un nouvel armement, la Cie Nationale de Navigation, laquelle en 1925, le vendit à son tour pour se consacrer uniquement aux pétroliers. C'est alors que notre cargo devint grec, avant de rehisser, deux ans après, le pavillon tricolore en même temps que le guidon de l'U.I.M. qu'il devait faire flotter durant 10 ans, avec le nom de " Louis Mercier " comme on le sait.Durant cette époque " d'entre les deux guerres ", j'ai eu souvent l'occasion de le rencontrer, à la mer ou dans un port, entre la Baltique et la Méditerranée, accomplissant modestement mais toujours " honnêtement " son métier de transporteur de charbon, phosphate, minerai, etc... Il n'eut pas d'incidents notables dignes d'être relevés, à ma connaissance tout au moins, et en août 1937, il fut vendu à un armateur norvégien qui le rebaptisa une fois de plus, il prit le nom de « Grado ». Réfugié dans un port anglais à l'époque de l'invasion de son pays par les allemands (avril 1940), il fut mis au service des Alliés et c'est le 11 mai 1943 que s accomplit son destin... Il faisait partie d un grand convoi se dirigeant vers l'Amérique lorsque, à la hauteur des Açores, celui-ci fut attaqué, par une meute d'une quarantaine de sous-marins. Mais un coup de vent, qui devint bientôt une tempête, dispersa les navires du convoi, c'est alors que l'ex « Louis Mercier » ne pouvant rallier à temps les escorteurs, fut attaqué isolément et envoyé par le fond en engloutissant malheureusement avec lui, une grande partie de son équipage. b/U.I.M. n°22/06-1958 Révision 2012-08-03
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