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Les navires U.I.M. dans les glaces
Hiver 1962 Durant l'hiver 1962 qui, durant plus de trois mois , sévit sur l'Europe entière, de nombreux navires furent pris dans les glaces. La flotte U.I.M., comme les autres, ne fut pas épargnée et subit de ce fait d'importants dégâts, heureusement vite réparés.
"Roseline"
B-63/37 La navigation était impossible en Baltique pour les vapeurs, ils restaient tous coincés a Holtenau avec les condenseurs gelés. Bilan des glaces 2 changements d'hélice, 1 fois a Rouen, l'autre à Amsterdam, une ancre et sa chaîne à Klaïpeda. A par le froid, le manque d'eau et de farine, tout allait bien, quelques arrêts forcés dans les glaces. Il restait quand même le vin chaud. (J.P. Rognant).
Quelques souvenirs du voyage en Baltique sur le ROSELINE, illustré sur le site, le voyage prevu était Rouen, Klaipeda, Amsterdam. Le ballastage avait été effectué à Rouen, donc aux premieres glaces (ballasts gelés) pour le chargement à klaipeda le compte n'y était plus, je ne me souviens plus qui a eu l'idée lumineuse de vider au moins le deep-tank avec une pompe portative, ce travail est revenu aux nettoyeurs, nous y avons passé la nuit tous les deux pour un résultat !!!
Départ
pour Amsterdam ou mon dernier travail en cale sèche a été d'enlever les bouchons
de nable, et la bonne nouvelle est arrivée
Hiver 1975-1976 GLACES EN BALTIQUE : L'hiver sans être particulièrement rigoureux, a tout de même été dur en Baltique et le port de LENINGRAD a été fermé à la navigation depuis janvier. Par contre, nous avons pu, tout au long de l'hiver, accéder au port de TALLINN, avec certaines difficultés cependant. Les derniers navires qui ont chargé : « CATHERINE », « MELUSINE » et « ROSELINE » n'ont pu entrer dans le port charbonnier que grâce à un brise-glace qui les a aidés dans leur approche sur environ 10 milles.
Hiver 1978-1979, "Hermine", voyage retour de Pologne. Pendant son voyage de retour de Pologne fin décembre 1978 début janvier 1979, "Hermine" a été recouvert de glace d'une façon très spectaculaire.
B-79/92
"Capitaine Jean Fougere", février 1956, Baltique.
Voici quelques passages du rapport du capitaine d'armement Georges LESIEUTRE, lors de sa visite à bord du "CAPITAINE-JEAN-FOUGERE " pris dans les glaces : .... Le B/G allemand "PRUSSEN " avec lequel j'appareillais le dimanche 25 février 1956, de Friedrichsort (un peu en dedans de la pointe Bulk) à l'entrée du fjord de Kiel, est un engin assez poussif avec ses trente-six ans d'âge et ses petits 1 850 CV. Départ à 8 h du matin par une température de -15°. .... Il était déjà 13 h 30 lorsque le s/s. "CAPITAINE-JEAN-FOUGERE ", bloqué depuis huit jours à 6 milles du bateau-feu, était enfin en vue. Mais alors qu'à la jumelle on pouvait déjà distinguer les couleurs de l'U.l.M. sur la cheminée de notre pavillon, le pauvre. "PRUSSEN " à bout de souffle après tant d'efforts répétés, s'immobilisait sur la banquise pendant 1 heure et demie et ne pouvait s'en sortir qu'en remplissant son peak arrière afin de modifier son assiette. La banquise, à cet endroit, faisait environ 50 à 60 centimètres d'épaisseur ! La mort dans l'âme, je vis donc le "PRUSSEN" faire demi-tour pour rallier Kiel avant la nuit, abandonnant notre "CAPITAINE-JEAN-FOUGERE" à son sort de bateau perdu sur la mer gelée... ...Le mardi 27, le "PRUSSEN" rejoignait le "JEAN-FOUGERE ". Il n'est pas facile d'exprimer la joie des gens du "FOUGERE" lorsqu'à la nuit tombante le B/G de toute la force de sa machine, cassait la glace par son travers et réussissait à coller son étrave si près de la coque de notre bateau que nous avons pu attraper sa planche. Voir quelqu'un de la rue de Naples les rejoindre sur la glace en pleine Baltique était pour notre équipage la marque tangible qu'il n'était pas abandonné à son sort. Toutes dispositions prises, nous commencions avant le jour du lendemain mercredi, à dégager le "FOUGERE" de la cuirasse de glace qui le retenait prisonnier de cette maudite banquise. .... La banquise était compacte et le "PRUSSEN" ne la cassait qu'avec peine, de nombreuses fois nous sommes restés échoués, n'arrivant pas à écraser la glace sous notre poids, et pendant ce temps, le sillon si péniblement tracé se refermait devant l'étrave de notre matelot d'arrière, nous obligeant, une fois dégagé, à retourner le libérer jusqu'à ce que nous soyons pris à notre tour. .... Cahin-caha, plutôt mal que bien, nous faisions un peu de route vers le convoi finlandais qu'il s'agissait d'atteindre, mais que par suite du temps brumeux, nous ne pouvions pas voir. Le vent d'Ouest soufflant avec force le dégel était amorcé, amenant par conséquence la dérive de la banquise dans l'Est, vers des parages plus ou moins malsains. A la nuit, le "CAPITAINE-JEAN-FOUGERE" était à nouveau bloqué par une barrière de glace dont le "PRUSSEN" ne réussit à se dégager qu'avec peine pour finalement rester pris lui-même de 22 h à 3 h du matin le lendemain jeudi, heure à laquelle le "FOUGERE" m'informe par phonie qu'il dérive toujours dans l'Est. Vers 9 h nouvelle communication phonie du "FOUGERE" qui signale son existant : mazout. 3 t 500; gas oil, 3 900, et sa position 5' à l'Est de "ancien poste du bateau-feu de Fermarnbelt avec dérive de plus d'un mille à l'heure. La situation paraissait désespérée. Après avoir étudié toutes les solutions, je donnais par phonie à notre capitaine les instructions suivantes : Si le convoi finlandais avec brise-glace "VOIMA" n'est pas à votre portée dans la matinée, vous couperez, si la dérive reste la même, dans la soirée, la route suivie par les ferry-boats danois reliant Grovenbrode à Gedser. Votre dérive doit vous faire passer à moins de 5 milles de ce dernier port. Essayez de profiter du sillage des ferry-boats pour railler Gedser en utilisant vos dernières tonnes de mazout pour obtenir la puissance maximum de la machine. La profondeur dans le chenal doit être de 6 m 70, vous pouvez donc tenter d'atteindre le port pour vous ravitailler en combustible. Tenez-moi informé à bord du "PRUSSEN" en attendant mettez bas les feux d'une chaudière. Le "CAPITAINE-JEAN-FOUGERE" est enfin pris en remorque par le brise-glace "VOIMA". .... Quel soupir de soulagement d'entendre à 11 h le "FOUGERE" signaler : Remorque tournée, faisons route derrière "VOIMA" à 5 N. étant à 45 milles de Kiel, espérons arriver vers 20 h ou 21 heures.. .... Vers minuit, nous recevions une communication phonie du capitaine indiquant qu'il était à un demi-mille du port attendant un pilote du canal pour entrer, la remorque du "VOIMA" étant larguée depuis longtemps et les soutes presque à sec. L'aventure du "CAPITAINE-JEAN-FOUGERE" en Baltique était terminée !
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