C'est avec une grande émotion que j'ai appris le décès de Charles Fourcher et j'ai songé aux vingt-cinq années de collaboration à l'U.I.M. passées sous sa direction.

Charles Fourcher fut, pour moi, plutôt un guide qu'un chef. Entré à la Société avec des connaissances un peu sommaires sur les rouages internes d'une Compagnie de navigation, il m'initia aux différents détails avec une grande bienveillance et me facilita ma tâche au maximum.

Lors de mon retour en France après avoir assuré l'exploitation et l'entretien des navires de l'U.I.M. bloqués en Afrique du Nord en 1942, il m'assura de sa satisfaction et de sa confiance et ne me la retira plus.

A son contact, j'ai pu apprécier combien il était méticuleux, soucieux d'obtenir le meilleur rendement, cherchant de nouvelles conceptions lors de l'etude des navires, tant au point de vue de l'amélioration du matériel et des conditions de travail, que du confort du personnel navigant.

C'est ainsi qu'il innova et fut à l'origine de l'utilisation en France des panneaux métalliques de fermetures des cales et entreponts, qu'il réalisa le premier sur des cargos des cabines individuelles pour les équipages et contribua au développement de l'insonorisation des compartiments machine à tel point que, dans certains milieux maritimes, les réalisations de l'U.I.M. étaient citées en exemple.

Il était profondément humain et bien qu'ayant de nombreux soucis personnels, il s'inquiétait constamment du sort du personnel qu'il dirigeait, les secourant si nécessaire, lorsque les familles avaient besoin de réconfort ce qui malheureusement arrivait parfois dans cette profession mouvementée et pleine d'aléas.

Puis vint la retraite où il en profita pour venir se reposer quelque temps sur la Côte d'Azur. Nous faisions ensemble de longues promenades où nous évoquions les années passées et les perspectives d'avenir d'un milieu qu'il aimait profondément et auquel il se dévoua.

Il fut un exemple pour moi et sa disparition ne peut que laisser des regrets unanimes.