Union Industrielle & Maritime |
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Du Commandant Georges LESIEUTRE
Capitaine au long cours
Ancien Capitaine d'Armement de l' U.I.M.
J'ai le souvenir bien triste d'un trait caractérisant les sentiments si humains et discrets de C. POURCHER.
Après la disparition tragique de son fils unique, il était resté quelques jours trop effondré pour aller à son bureau, officiellement tout au moins. Je révèle maintenant qu'il n'est plus, une chose que personne n'a jamais connue.
Le soir, quand tout le monde était parti, il est venu plusieurs fois dans mon bureau, alors au premier étage de la rue de Naples, pour épancher auprès de moi sa douleur.
" Je sais qu'à cette heure-là je vous trouverai tout seul commandant, disait-il et cela me fait du bien de me laisser aller à pleurer en face de vous, car je sais que vous me comprenez et pour le moment, je ne veux voir personne ".
Il passait environ une demi-heure avec moi et j'essayais de le consoler de mon mieux, mais sachant bien hélas que les mots si affectueux et sincères soient-ils ne pouvaient apaiser sa peine qui était immense.
Sans monter à son bureau du troisième étage, il repartait alors furtivement, courbé par le chagrin ; et c'est encore lui qui en partant me disait " merci ".
b/U.I.M. n°79/01-1976