Le navire
" CAPITAINE JEAN FOUGERE " fut lancé fin 1946
Il reçut alors le
nom que la Société désirait honorer Le Capitaine Jean
FOUGERE en l'attachant au premier navire U. I. M.
construit depuis la Libération.
Ce nom est celui
d'une grande figure de la dernière guerre, Jean FOUGÈRE
fils de notre gérant, M. Maurice FOUGÈRE.
Né
à Paris le 2 novembre 1912, entré à Saint-Cyr en 1932
(promotion Bournazel) il commence sa carrière au 4e
Régiment de Cuirassiers à Reims. En 1938, il part pouf
la Syrie où on lui confie le commandement d'un escadron
Tcherkess.
Il est en France
en 1942 lorsqu'il est promu Capitaine. A la fin de
cette; année, il ne peut rester passif tandis qu'il
pressent les grands événements dont dépend le sort du
pays. Il passe en Espagne pour tenter de gagner
l'Afrique du Nord. Retenu en Espagne jusqu'en juin 1943,
mais parvient alors à rejoindre l'armée française
d'Afrique.
Il s'y voit
confier le commandement du 2e escadron du 2e Cuirassier
qu'il ne quittera plus guère avant de mourir à sa tête.
Le 14 août 1944
il débarque à Sainte-Maxime avec la 11eme Armée. Son
escadron délivre Notre Dame de la Garde, le 25 août. A
ce sujet, le général DE LATTRE de TASSIGNY, écrivait
dans son "Histoire de la 1ere Armée" en évoquant le rôle
de l'escadron du capitaine Jean FOUGÈRE
".je cite son
nom glorieux parmi tant d'autres parce que son unité, le
2e
" escadron du 2e
Régiment de Cuirassiers, symbolise douloureusement
" l'héroïsme de
la 1re Armée."
Le 13 septembre
1944, le capitaine FOUGÈRE fait tomber la citadelle de
Langres et reçoit pour ce fait d'armes la croix de la
Légion d'Honneur des, mains du Général de Gaulle.
Grièvement blessé
le 5 octobre 1944 à Ramonchamp (Vosges) il quitte
l'hôpital du Val de Grâce incomplètement guéri en
apprenant que son successeur au commandement du 2e
escadron a été tué ; il rejoint son régiment à Mulhouse
le 19 février 1945 et y retrouve son escadron.
Il franchit le
Rhin le 18 avril 1945, établit une tête de Pont à Horb
sur le Neckar le 19 avril. Le 21 avril, il atteint le
pont de Mulheim sur le Danube qu'il franchit le premier
avec ses chars à l'avant-garde de la Ve Armée française.
Il entre le lendemain à Sigmaringen. Le 23 avril 1945
une position étant sérieusement menacée par l'ennemi,
près d'Unlingen, il s'y lance avec ses éléments et
trouve dans cette attaque de nuit une mort glorieuse.
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