Les Schooners construits en Amérique pour l'Etat Français 1917-1919.
Les schooners en bois, bien qu'ayant la première cote au Veritas étaient mal calfatés, au mastic, construits en bois vert, avec des voilures mal disposées, et des chaudières aux tubulures défectueuses. Ces voiliers auront une vie très courte, ils naviguèrent si peu que le public, habitué à les voir constamment amarrés le long des quais ne connut leurs longues files immobilisées que sous le nom de "Flotte aux pieds nickelés". Schooners patrouilleurs 4 mats à moteur auxiliaire, Huit schooners quatre mats, dits de "Terre Neuve", pour la surveillance de la pêche. Escorte armée des voiliers morutiers de retour des bancs de terre Neuve. L'armement qui était composé de quatre canons de 90 et un de 105 avait lieu à Savannah. Les schooners construits à Seattle devait donc descendre sur Panama, traverser par le canal, puis remonter sur Savannah et y subir les transformations nécessaires pour les transformations militaires. Ces bateaux qu'un équipage de quinze hommes conduisait en temps normal, étaient destinés du fait de leur mission, à héberger une soixantaine de matelots.
Surveillance de la pêche. Ces schooners furent utilisés comme patrouilleurs sur les bancs de Terre-Neuve. En effet, en 1917, l'apport de morues fut des plus mauvais, tant en raison des pertes infligées par les sous-marins que de la mobilisation des inscrits maritimes, faite sans beaucoup de discernement, et qui avait empêché l'armement de nombreux morutiers.
Huit navires y furent affectés : "Alsace", "Arras", "Barleux", "Dixmude", "Douaumont", "Peronne", "Verdun" et "Ypres". Ces navires, armés au commerce avec 12 à 14 hommes, furent armés sous la flamme de guerre tricolore avec plus de 60 hommes. Il faut dire qu'il y avait dans le personnel fourni peu de gens ayant navigué et encore moins de matelots sachant ce qu'était un voilier. On les arma aussi lourdement avec deux canons de 90 à l'avant, deux canons de 90 à l'arrière et un canon de 105 au milieu.
En haut lieu, on voulait bien sûr garder secrète cette expédition, mais les caisses de matériel qui arrivaient de partout portaient en lettres énormes la destination de Terre-Neuve. C'était donc un secret de polichinelle... Les terre-neuvas étaient depuis longtemps sur les bancs quand le premier schooner appareilla en Mai 1918. C'était le DIXMUDE. Les autres suivirent peu à peu, certains avec de longs retards. Ainsi, l'YPRES avait modifié son gréement de mâts de flèche pour porter plus de toile. Mais au lieu de les tenir au moyen de galhaubans à ridoirs fixés sur les cadènes de la coque, il avait utilisé des crocs à ciseaux. A peine débordé de la côte, et sous l'effet du roulis, un des crocs de la mâture haute tribord s'ouvrit. Le galhauban vint alors balayer le gréement de tribord jusqu'au grand mât arrière. A l'exception du mât avant, tous les autres tombèrent successivement et sous leur poids, le schooner resta couché sur bâbord, menaçant de chavirer. Dans une telle situation, un équipage du commerce chevronné aurait immédiatement débarrassé le pont de tous les débris menaçant la sécurité du navire. L'officier de marine qui commandait le schooner trouva plus expéditif de tirer dessus avec des obus de 90 mm pour nettoyer le pont d'un seul coup. Il y renonça finalement quand il vit l'inutilité de la méthode et la disparition rapide de ses munitions tandis que les débris demeuraient sur le pont. Le moteur étant comme par hasard en panne, il lui fallut cinq jours sous voilure de fortune pour revenir en vue de côte où un remorqueur vint le chercher. Trois mois de réparations suivirent... Finalement, l'escadrille de schooners commença sa mission au milieu de l'été 1918, alors que la campagne de pêche touchait à sa fin. En Septembre, commença la partie importante de la mission, l'escorte des morutiers jusqu'en France, avec leur précieux chargement. Malheureusement, par bonne brise et sous allure de largue, les schooners donnaient difficilement 7 nœuds. Les petits trois-mâts de Saint Malo, Saint Servan, Granville ou Fécamp, sans être de grands marcheurs, les dépassaient largement. Au bout de quelques heures les convois, difficilement formés, furent dispersés. De plus, les pêcheurs répondaient rarement aux signaux, ne les connaissant pas ou ne voulant pas les connaître. La patrouille rentra au complet à Brest, sans avoir rencontré le moindre sous-marin. Mais les escorteurs avaient perdu tout contact avec les convoyés, arrivés bien avant eux.
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Sources, Lacroix Louis, Les Ecraseurs de Crabes sur Les Derniers Voiliers Caboteurs, Aux Portes du Large, Nantes, 1947. pp 282-285. Presse d'époque, Ouest-Eclair, Miramar shipindex. Alain de Serdac, Marine en bois, Editions des Portiques, 1932. Lacroix Louis, Les Ecraseurs de Crabes sur Les Derniers Voiliers Caboteurs, Aux Portes du Large, Nantes, 1947. Picard H. Les schooners à vapeur de notre flotte d'Etat (1917-1923), CNRS, Marseille,1983, no134, pp. 112-117. http://www.sjohistoriskasamfundet.se/LB/Nautica/Ships/Schooners/Schooners(aux).html
Révision 2011-02-03
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