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Société des Navires-écoles Français |
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Le navire école RICHELIEU
La société des Navires Ecoles, créée par M. Henri Cangardel entre les deux guerres, assura l'armement et l'exploitation du voilier "Richelieu" (ex-"Pola" allemand) , le dernier voilier école français, jusqu'à sa disparition à Baltimore à la suite d'un incendie en 1927.
Livré à la France à titre des réparations après la guerre de 1914-1918, le "Richelieu" — ex allemand "Pola" — était un superbe bâtiment en acier de 98 mètres 47 de longueur, 14 m 32 de largeur et 3.218,32 tx de port en lourd, lancé en 1916 pour la fameuse firme allemande Laeisz spécialiste des voyages du Chili.
Il resta longtemps ancré en face des entrepôts de la chambre de commerce de Nantes.
Devenu navire école français, après des transformations l'adaptant avec plus ou moins de perfection, à sa nouvelle destination. C'est de Nantes qu'il fut armé pour la première fois commercialement et c'est au quartier de Nantes qu'il fut immatriculé. C'est de ce port qu'il partit pour son premier voyage à la fin de l'année 1924, sous le commandement du capitaine au long cours Populaire.
Par la suite, il eu son port d'attache à Brest et c'est de ce port qu'il fut réarmé, le 12 octobre 1926, sous le commandement du capitaine au long cours Cornec.
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Coll. U.I.M. [DR] 65/03 |
Richelieu, quatre mats barque, construit à Hambourg en 1916, livré en 1918 Prise de guerre, ex-navire allemand. Entré à la société en 1924, Incendié à Baltimore le 4 janvier 1927 à la suite d'une explosion provoquée par des poussières de brai. caractéristiques : 3200 T. DW - 3218 T. j.br. 98,25 m x 14,32 m x 7,89 m |
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Ce navire construit à Hambourg pour la compagnie allemande de fret maritime Ferdinand Laeisz de Hambourg était un superbe quatre-mâts barque, sortant des Chantiers BLOHM & VOSS de Hambourg, conçus pour le commerce du nitrate sud-américain. C'était le frère jumeau du "Priwall". Il faisait partie d'une série de huit grands voiliers, construits pour l'armement Laeisz, souvent appelés les "huit frères". L'un d'entre eux, le "Padua" fut aussi le dernier voilier carré construit pour le transport de marchandises. Il navigue encore comme navire école sous pavillon russe, le "Kruzenstern".
Il se trouvait en fin 1920, dans le port de Dunkerque, venant d'être livré à la France en exécution du traité de Versailles.
Gréé en 4 mâts barque complet avec double perroquet et double cacatois, il avait une coque d'acier de 91,50 m de long, 14,35 m de large et 8,05 m de creux. Jauge brute : 3.218 tonneaux avec un port en lourd de 4.000 tonnes.
Les postes d'équipage, très spacieux, étaient alignés sous un long gaillard tandis que les aménagements d'officiers se trouvaient à l'arrière sous la dunette, ainsi que dans une sorte de château aux dimensions réduites, placé au centre du navire.
Mais le "Pola" était désarmé comme les autres grands voiliers ! Ce n'est que l'année suivante, après que le Sous-secrétaire d'Etat à la Marine Marchande l'eût rebaptisé, en lui attribuant le grand nom de "Richelieu", qu'il fut question de le céder à la Compagnie Générale Transatlantique. L'objet de cette cession était d'assurer l'instruction pratique des Elèves de la Marine Marchande sortant du premier cours du "Jacques Cartier" (juin 1921).
Ce que devint par la suite le "Richelieu", La Direction des "Armateurs Français", Société à laquelle devait bientôt succéder comme on sait, l'U.I.M., avait enfin réussi à armer ce beau voilier comme navire-école. Elle avait à cet effet créé une filiale, la "Société des Navires-Ecoles-Français", spécialement chargée du service du navire en tant qu'école.
C'est ainsi que conduit en remorque à Nantes, le "Richelieu" avait subi aux Chantiers Coquet de grosses transformations à l'issue desquelles il avait pris armement pour entreprendre sa première campagne sous le commandement du C.L.C. POPULAIRE. L'équipage comprenait 25 hommes et les élèves devaient être au nombre de 15.
Sorti de la rade de Saint-Nazaire le 24 novembre 1924 à la remorque de l'"Iroise" le superbe 4 mâts fit route directement sur Adélaïde (Australie) par le Cap de Bonne-Espérance. Arrivé à destination le 17 février 1925, à Port Lincoln près d'Adélaïde. Il y recevra des ordres pour aller prendre un chargement de blé dans un port australien. Il a donc mis quatre vingt cinq jours pour effectuer sa traversée.
Il prit un chargement de blé pour Liverpool qu'il rallia au début d'août suivant sur la route du Cap Horn.
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| Coup de vent au large du Cap Horn |
Après ce grand voyage autour du monde, le "Richelieu" alla désarmer dans la rivière de Landévennec, au fond de la rade de Brest et y séjourna plus d'un an. En effet, ce n'est qu'en octobre 1926 qu'il réarma pour une deuxième campagne d'instruction avec une vingtaine d'élèves ; il devait faire route sur Baltimore pour y prendre une cargaison de 3.200 tonnes de brai destinée à Lorient. Remorqué encore cette fois par l'"Iroise" il appareilla de Brest le 7 novembre sous les ordres d'un nouveau commandant, le C.L.C. CORNEC et mouilla 36 jours plus tard par brume épaisse devant la Chesapeake, d'où il fut conduit à Curtis Bay-BaltimOregon
C'est dans ce port, le 4 janvier 1927, que le magnifique voilier allait malheureusement trouver une fin prématurée.
Il avait commencé ses opérations de chargement, lorsqu'une explosion se produisit à bord, mettant le feu au brai déjà embarqué. Toute lutte contre l'incendie s'avéra impossible : le navire fut totalement perdu. On pense que l'explosion était due à une inflammation de poussières, de brai provoquée par un court-circuit.
On n'eut a déplorer aucune victime...
Mais avec le "Richelieu" disparaissait un précieux navire-école dont il faut regretter, même de nos jours de ne plus avoir l'équivalent dans notre Marine Marchande.
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 en-remorque_photo-Cooper_State-Library-of-Victoria-Australia |
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 à Port-Lincoln |
