Les armateurs Français

 remonter

 "Les 6.800 Tonnes"

En raison des livraisons, sans cesse accrues, de charbon à la France dont l'économie remontait en flèche après la grande tourmente de 1914-1918, les services de la Marine Marchande furent amenés à commander à cette époque, une série de cargos-charbonniers, d'un tonnage unitaire beaucoup plus important que celui déjà en service ou en construction.

C'est ainsi qu'après les types "Gharb" (1.100 t.), "Marie Louise" (3.100 t.) et les "4.700 t.", la série des "6.800 t." vit le jour. Elle comprit neuf navires, tous commandés au Chantier Schneider de Harfleur, près du Havre, en 1920. Ils reçurent, comme la série précédente, des noms d'officiers tués à l'ennemi : "Capitaine Baudouin", "Capitaine Le Masne" (1922), "Joseph Magne" (1923), "Enseigne Maurice Préchac" (1924), "Capitaine Rodier" (1923), "Capitaine Charles Boivin" (1923), "Mécanicien Principal Carvin" (1922), sauf les deux derniers, "Blaise Pascal" (1923) et "Pasteur", un peu différents d'ailleurs en superstructures.

C'étaient des cargos du type "Welldeck", c'est-à-dire à coffre avant seulement, le château central étant réuni à la dunette, à quatre cales dont les panneaux cependant étaient moins grands que sur la série des 4.700 tonnes.

Principales caractéristiques : jauge brute 4.500 tonneaux environ, longueur 110m. 60, largeur 15 mètres, creux 7 m. 45 et 6 m. 10 de tirant d'eau à pleine charge. La machine à triple expansion à pilon, placée au centre du navire, à qui la vapeur était fournie par trois chaudières cylindriques à retour de flammes, développait 2.000 CV, correspondant à une vitesse de 10 nœuds environ.

L'équipage pont et machine était logé à la façon classique de l'époque, en deux postes sous le gaillard, tandis que les officiers avaient leurs cabines dans le château supérieur, de chaque bord de la clairevoie de la machine, le salon sur l'avant et le Commandant au-dessus, sur la passerelle basse.

Livrés entre 1922 et 1924, ces gros charbonniers qui avaient reçu, sur chantiers ou peu après leur mise en service, des treuils et des mâts de charge par groupes de deux à chaque panneau de cale, se révélèrent bons marins, manœuvrant bien et parfaitement adaptés aussi bien aux transports de pondéreux sur les grands parcours qu'au trafic des marchandises lourdes et encombrantes.

La Société LES ARMATEURS FRANÇAIS qui, on le sait, fut la sœur aînée de l' U. I. M., reçut en gérance les "Capitaine Baudouin" et "Capitaine Le Masne", affectés aux pondéreux au cabotage international, tandis que la Société Commerciale de Navigation se vit attribuer les "Joseph Magne" et "Enseigne Maurice Préchac" et la Société des Houilles et Agglomérés (gérance DELMAS-VIELJEUX) les "Capitaine Rodier" et "Capitaine Charles Boivin", respectivement rebaptisés "Kairouan" et "Medjerda". Mais ces derniers furent vite engagés aux transports des billes de bois de la Côte d'Afrique, où ils retrouvèrent leurs "sister-ships" "Mécanicien Principal Carvin" de la Compagnie Commerciale de l'Afrique Equatoriale Française (Léon Corblet & Cie) et "Blaise Pascal" (renommé "Capitaine Joseph Plisson") et "Pasteur" de la Maison Plisson, de Bayonne.

LES ARMATEURS FRANÇAIS ne conservèrent pas longtemps leurs deux "6.800 t.", trop gros porteurs et mal adaptés à leurs courts services traditionnels. Mais en 1930 l' U. I. M., qui n'avait que quelques années d'existence, développa considérablement ses activités et acheta, avec cinq "4.700 t." un "6.800 t." qui fut l' "Enseigne Maurice Préchac". Il fut, pendant les six années qu'il resta à l' U. I. M., la plus importante unité de sa flotte. Il fit surtout les voyages de la Baltique ou d'Angleterre sur les ports méditerranéens. Vendu à la Compagnie Générale Transatlantique, il fut coulé durant la guerre, le 27 mai 1942, sous réquisition britannique.

Tous les navires de sa série subirent le même sort, sauf les "Capitaine Le Masne" et "Joseph Magne" qui avaient été vendus dès 1930, à la liquidation de la Société Commerciale de Navigation, à des armateurs espagnols. Aujourd'hui encore, après plus d'un tiers de siècle de navigation, ces deux rescapés, rebaptisés respectivement "Iciar"  et "Viscaya" continuent leur métier de "charbonniers" prouvant ainsi la robustesse et l'excellente conception de cette série de navires dont les anciens des ARMATEURS FRANÇAIS et de l' U. I. M. ne peuvent que garder un bon souvenir.

 

P. G. - B-57/19

Blaise Pascal Capitaine Baudouin Capitaine Le Masne Capitaine Charles Boivin Capitaine Rodier
Enseigne Maurice Prechac Joseph Magne Mécanicien Principal Carvin Pasteur  


Capitaine "Le Masne"

Révision 2012-06-03

 

© UIM.marine - Site mis à jour le 03/06/2012   retour index  plan du site  plan archives

Si vous possédez des informations, des documents ou photographies inédites concernant un navire ou un dossier

et que vous acceptiez  de les partager en les publiant sur ce site, merci de prendre contact. uim.marine(at)free.fr

Venez partager vos connaissances sur cette compagnie ou vos souvenirs de navigants sur le forum UIM.