Henri CANGARDEL Fondateur des Sociétés de remorquage africaines
1946. Au sortir d'une trop longue période d'attente et de réflexions, il ne fut pas surprenant que le Président Henri Cangardel porta son regard au-delà des frontières de l'hexagone, jusqu'à des rivages que les navires de l'U.I.M. avaient coutume de desservir. Avec une claire vision du développement de pays que leur rôle dans la guerre et ses prolongements allaient promouvoir jusqu'à l'indépendance, dans le droit fil d'une ardeur et d'une ténacité que sa vie n'a jamais démenties, il décida d'apporter aux principaux ports de la Côte Africaine Atlantique sa précieuse expérience et celle de l'équipe qui dirigeait l'U.R.O. Il était de ceux qui se refusaient au découragement après les épreuves difficilement surmontées. Il pensait que la France était encore « une nature riche de possibilités a laquelle il fallait donner des occasions d'employer son énergie et son courage ». Il comprit que l'Afrique réclamait des esprits novateurs et des caractères fraternels. C'était, avant que le mot fut officialisé, lancer l'esprit de la Coopération. Lorsque de 1947 à 1965 furent créées les Stations de Remorquage de Dakar, Abidjan, Conakry, Douala et Cotonou, le Président Cangardel obéissait à son génie créateur et il apportait à ces installations portuaires le complément de services qui allaient devenir indispensables à leur développement : Services de remorquage et d'assistance correspondant à l'augmentation du tonnage des navires et à l'accroissement considérable du commerce extérieur de ces Etats. L'amélioration de la qualité des services offrit aux armateurs et aux assureurs des possibilités et une sécurité dont la côte d'Afrique allait être la première bénéficiaire. La façon dont le Président Cangardel a exercé son métier d'homme et de chef d'entreprise forme un tout dont il est difficile d'isoler un aspect particulier. Cependant, je me plais à penser qu'à un âge où l'homme reprend parfois des enthousiasmes de sa jeunesse, ces créations africaines furent de celles qui lui apportèrent le plus de joies et qu'elles furent pour lui un témoignage qui allait au-delà de la satisfaction d'entreprises bien conçues et bien conduites par ceux qu'il avait choisis pour en assurer le succès.
Pierre BOS, Vice-Président de l'Union des Remorqueurs de Dakar, Vice-Président de l'Union des Remorqueurs d'Abidjan. Source B-60, avril 1971.
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