remorqueurs_58-21_02.jpg

 remonter

 Opérations de remorquages et sauvetages.

1930

Janvier :

Le Pornic va repartir.

Le remorqueur "Pornic", du port de Saint-Nazaire, qui était au bassin de commerce depuis quelques jours en est sorti et s'apprête à reprendre la mer pour aller, dit on, chercher à Jersey le bac qu'il devait conduire à Rouen et qu'il perdit par les travers de l'île anglaise au cours de la récente tourmente. Le bac tout neuf, et d'une valeur considérable a dû être retrouvé et remorqué par des marins de Jersey. (Ouest-Eclair, 1930-01-01).

Février :

Scandinavie.

Du 28 février au 1er mars. "Iroise", Convoyage du "Scandinavie".

Août :

Remorquage du chalutier "Juliette.

du 31 juillet au 1er août.

Brest, 1er août. "Auroch". Le chalutier "Juliette", victime d'avaries de chaudière, avait été pris en remorque par l' "Auroch"; de l' Union Maritime Française et conduit au port de Lorient. (Ouest-Eclair, 1930-08-03).

Remorquage du vapeur anglais "Ardgantuck".

du 3 au 4 août. "Auroch".

Septembre :

Assistance du vapeur "Cuxania".

du 19 au 20 septembre. "Auroch".

L' Iroise  sauve un cargo italien"Vivaldi".

Du 19 au 22  septembre.

Ouessant 19 septembre, à 20 h 30, temps moyen de Grenwich, nous recevons un S.O.S. de SS. U. "Vivaldi", lat. 47.27 N., long. 6.20 O. : timonerie avariée. Sauvetage dramatique dans la brume du 19 au 22 septembre.

L' "Iroise a convoyé le "Vivaldi" jusqu'au port.

24 septembre : M. Ponthiou, agent commercial de l'Union Française Maritime à Brest, a été avisé hier matin que le remorqueur "Iroise", après avoir réussi, non sans peine, à joindre la vapeur "Vivaldi", qui réclamait assistance, aurait été mouiller dans l'anse de Bertheaume, à l'entrée du goulet de Brest, avec ce bâtiment.

Le temps bouché rendait, en effet, impossible l'entrée immédiate à Brest que l' "Iroise" et le "Vivaldi" ont rallié vers 17 heures seulement, à la faveur d'une éclaircie.

A noter que l' "Iroise" n'a pas pris le "Vivaldi" en remorque. il s'est agi d'un simple convoyage, le vapeur italien ayant réussi à réparer provisoirement ses avaries par les moyens du bord.

Convoyé jusqu'a Brest par l' "Iroise", le vapeur italien prenait un mouillage en grande rade. On devait apprendre depuis lors qu'au cours de la tempête le chauffeur Piacomo Livette avait trouvé la mort, tandis que deux de ses camarades étaient plus ou moins sérieusement blessés.

Sous les ordres du commandant Antonio Scotto di Quacquaro, l'équipage du "Vivaldi" a non seulement vécu des jours terribles au cours de cette tempête mais encore, en demeurant à bord du navire, en arrivant à force de persévérance à réparer provisoirement de sérieuses avaries, il a encore donné l'exemple des plus belles qualités. (Ouest-Eclair).

La tempête sur l'Atlantique, Un cargo désemparé pendant trois jours

Brest, 23 septembre. Le cargo italien Vivaldi vient d'entrer dans le port, remorqué par l'Iroise.

Ce navire fut surpris par l'ouragan en pleine nuit, à cent vingt-cinq milles de Brest. Le gouvernail se brisa et une lame énorme balaya
le pont. Toutes les lumières s'éteignirent. Le bateau roulait bord sur bord. Les matelots, à chaque instant, étaient blessés par les agrès brises, ou violemment jetés contre les cloisons. L'un d'eux, Giacomo, jeté sur un panneau, tomba dans la cale et mourut peu après. Pendant trois jours et trois nuits, le bateau a lutté contre la mort.
(Le Figaro,
1930/09/24 (Numéro 267)

Brest, 22 septembre. La tempête est calmée, mais on est sans nouvelles du vapeur italien "Tuscania" qui a du être sauvé par un navire anglais. Le navire grec "Theodoraos Bulgaris" a été trouvé en dérive abandonné par son équipage par 4 degrés 45 de latitude Nord et 6 degrés 45 de longitude Ouest.

Le remorqueur "Iroise" a ramené à Brest le cargo italien "Vivaldi" en détresse par avarie de gouvernail au large d'Ouessant. (Ouest-Eclair, 1930-09-23).

Novembre :

Assistance lancement paquebot "Georges Philippar". Saint-Nazaire, 6 novembre 1930.

Incendie du "Georges Philippar".(Saint-Nazaire, 1930)

Saint-Nazaire, 17 mai 1932. ... Novembre 1930, peu après qu'il eut quitté la cale sèche de Saint-Nazaire, un incendie s'était déclaré à l'intérieur du bateau qui n'avait encore reçu aucun emménagement. Le remorqueur "Pornic" de la compagnie Doucet, qui avait de puissantes pompes à bord, fit, en l'occurrence, des prodiges. (Ouest-Eclair).

Le dundee "Enchanteresse".

Saint-Nazaire, 2 novembre. Le dundee"Enchanteresse" qui a à son bord de rudes marins d'Etel (Morbihan), avec le patron Le Bihan, avait  quitté Saint-Nazaire à minuit le soir de la Toussaint, après avoir un chargement de charbon à destination de Bayonne. Près du phare du Pilier, la gracieuse embarcation fut prise dans un véritable tourbillon. Des lames géantes balayaient le pont. L' "Enchanteresse" craquait de toutes sa mature. trempés, aveuglés, les membres d'équipage firent preuve d'héroïsme. Le dundee, hier à midi, a été remorqué dans le bassin de Saint-Nazaire par le "Pornic" de la compagnie Dousset et s'est amarré au quai du Commerce. (Ouest-Eclair, 1930-11-03).

Le steamer "Brière" s'échoue sur les roches de Pontusval.

Brest, 16 novembre. 19 h 45, au port de commerce. une sorte de rugissement perce le silence des ténèbres, c'est le remorqueur "Iroise" qui revient une fois de plus d'accomplir un de ces actes audacieux dont nous avons si souvent entretenu nos lecteurs.

Les lumières approchent. On reconnaît les feux de position. insensiblement dans le bruit cadencé des hélices qui battent l'eau noire, l' "Iroise" vient accoster le troisième éperon ; il est immédiatement suivi du remorqueur "Tourbillon" qui prend place près de lui.

A la lueur blafarde des ampoules électriques, nous voyons le spectacle le plus désolant qui puisse être offert à l'œil. sur l'arrière du remorqueur 28 hommes trempés, la figure hâve et fatiguée, regardent tristement le sol. près d'eux, une petite figure de marin ; leur capitaine qui essaie de paraître gai, alors qu'il est en proie à la plus compréhensible douleur.

Son équipage; c'est tout ce qui reste du vapeur français "Brière".

Sur les récifs.

parti de Rouen à destination de Casablanca via Nantes, chargé de marchandises diverses et en particulier de huit vaches et d'un taureau, la "Brière" naviguait en manche par une nuit sinistre, opaque, brumeuse, une vraie nuit de Tamise. soudain, la catastrophe, rapide, imprévue.

Il est 3 heures 5  du matin, le navire vient de talonner. Déjà l'eau s'engouffre par l'avant. Un ordre précis du capitaine :

"Tout le monde sur le pont !"

Et tandis que chacun commence la manoeuvre de sauvetage, le télégraphiste dans sa petite cabine lance des S.O.S. désespéré.

Ceux-ci ne resteront pas vains; ils sont entendus de nos deux vaillants remorqueurs de sauvetage : "Iroise", de Brest, commandant Malbert, et le "Tourbillon", de Camaret, capitaine Menguy. .... Les feux sont poussés, à 3 heures 15 les deux remorqueurs appareillent et se lancent dans le brouillard.

Le voyage est périlleux, à  chaque moment il faut sonder. A x h 30, les sauveteurs passent Corn-Carhai, à 8 heures 20, ils sont en vue de l'Ile Vierge et à 8 heures 45 ils sont sur les lieux du sinistre.

Devant eux, sur les récifs, à 200 mètres a peine de la côte, la "Brière" gît sur une roche, l'étrave mortellement blessée.

C'est un beau navire de 3.200 tonnes, appartenant à la Compagnie Nantaise de Navigation et commandé par M. Marion, capitaine au long-cours.

Dans la nuit.

Il est inutile de tenter quelque chose maintenant, car on ne voit pas à 15 mètres. Il faut attendre le lever du jour qui tarde vraiment trop pour les malheureux naufragés.

Il se lève enfin; un jour terne et triste; un vrai ciel de naufrage. Immédiatement les équipages des deux remorqueurs de sauvetage se mettent au travail. Du haut de la passerelle, le commandant Malbert dirige la manoeuvre. On essaie de passer des remorques, les matelots tirent sur les avirons pour aller porter les "bouts" sur le steamer, mais a chaque fois les filins cassent. Une dernière fois le "Tourbillon" essaie, mais en vain.

On tente alors de déséchouer la "Brière"; mais celle-ci pivote, sans avancer d'un cran. Au contraire, elle s'enfonce de plus en plus à mesure que monte la marée. Il n'y a plus qu'une ressource : faire évacuer le bateau. Un à un, les hommes d'équipage montent dans la baleinière. Le capitaine s'y place le dernier. Chacun emporte dans un petit baluchon les vêtements indispensables. Dans une serviette de cuir, le commandant Marion serre précieusement sous son bras les papiers - l'âme - du bâtiment. C'est la fin.

Les hommes franchissent la coupée de l' "Iroise". le commandant Malbert avec sa bonne voix joviale, réconforte ceux qu'il ne connaissait pas hier et qu'il nomme aujourd'hui "mes enfants".

14 h 45, demi tour : le remorqueur reprend le chemin du retour, laissant derrière lui une épave lamentable sur laquelle s'acharnent les vagues furieuses et un petit point blanc et noir sur l'eau, le canot de sauvetage de Pontusval qui lutte lui aussi depuis trois heures du matin.

Comme nous l'avons dit, à 19 h 45, ce soir, l' "Iroise" était de retour. Nous nous présentons au commandant Marion.

- Le commandant de la "Brière" s'il vous plaît ?

- L'ancien commandant rectifie t'il avec émotion !

En effet, nous songeons que là bas, à l'extrême pointe de Pontusval la "Brière" n'est plus qu'une épave.

Et tandis que le brave marin serre avec effusion la main du capitaine Malbert, les hommes tenant leurs maigres bagages s'en vont vers les hôtels où ils passeront la nuit.

....  Yan LORANZ, (Ouest-Eclair, 1930-11-18).

Novembre :

Croiseur école "Jeanne d'Arc".

Saint-Nazaire, 29 décembre. Le croiseur école "Jeanne d'Arc" avait quitté Saint-Nazaire dimanche matin pour procéder à des essais dans le travers des Glénans. ... Se trouvait dans le suroît du Four, au large du Croisic, à 11 heures, le 28 décembre, quand il eut une avarie dans son appareil moteur, composé de deux groupes de turbines Parsons à engrenages, et il s'immobilisa.

Le croiseur envoya aussitôt un radio, Brest, Lorient et Saint-Nazaire furent alertés.

de ces trois ports , des remorqueurs partirent sur les lieux. C'est le "Croisic" de la Compagnie Nazairienne de Sauvetage Dousset, qui arriva le premier au secours du "Jeanne d'Arc" et lui passa une remorque et l'amena doucement jusqu'aux Charpentiers, en vue du port de saint-Nazaire.

cependant, d'autres remorqueurs surgissaient les uns après les autres : l'énorme "Mastodonte", de Brest; l' "Auroch", de Lorient et deux autres bâtiments de saint-Nazaire.

Le "Mastodonte, l' "Auroch" et le "Croisic" sont restés près du croiseur école à toutes fins utiles. ...

Les remorqueurs de Lorient sur les lieux.

Lorient, 29 décembre. Le port de Lorient avait envoyé près du croiseur "Jeanne d' Arc", les remorqueurs "Auroch" et "Renne", ce dernier ayant à son bord l'officier des équipages Leroux.

Les équipages de ces bâtiments ont rivalisé de zèle pour que l'accident survenu au "Jeanne d'Arc" n'ait pas de suites fâcheuses.

On signale de Belle-île que le remorqueur "Mastodonte", qui s'est trouvé aux prises avec le mauvais temps, a eu son mat de T.S.F. enlevé et une avarie à un collecteur de vapeur. (Ouest-Eclair, 1930-12-31).

Sources, presse locale, Ouest-Eclair.

Révision 2011-03-01

Remonter ] Nouvelles 1919-1922 ] Nouvelles 1923 ] Nouvelles 1924 ] Nouvelles 1925 ] Nouvelles 1926 ] Nouvelles 1927 ] Nouvelles 1928 ] Nouvelles 1929 ] [ Nouvelles 1930 ] Nouvelles 1932 ] Nouvelles 1933 ] Nouvelles 1935 ] Nouvelles 1939 ] Nouvelles 1944_1947 ] Nouvelles 1952 ] Nouvelles 1953 ] Nouvelles 1955 ] Nouvelles 1956 ] Nouvelles 1957 ] Nouvelles 1958 ] Nouvelles 1963-1974 ] Nouvelles 2006 ]

 

© UIM.marine - Site mis à jour le 01/03/2011   retour index  plan du site 

Si vous possédez des informations ou des cartes postales ou photographies inédites concernant ce navire ou ce dossier

et que vous acceptiez  de les partager en les publiant sur ce site, merci de prendre contact. uim.marine[at]free.fr

Venez partager vos connaissances sur cette compagnie ou vos souvenirs de navigants sur le forum UIM.