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 Opérations de remorquages et sauvetages.

1933 :

Janvier :

Assistance au remorquage du paquebot "Atlantique"

du 4 au 7 janvier, Assistance au remorquage du paquebot "Atlantique", en feu en manche.

L'incendie se déclara le mercredi 4 janvier 1933 vers 4 heures 30. L'Atlantique avait quitté la veille les appontements de Pauillac-Trompeloup pour se rendre au Havre où il devait passer en carénage et subir quelques travaux. Après le SOS lancé alors que L'Atlantique se trouvait à l'ouest de Guernesey, plusieurs navires s'étaient portés au secours de L'Atlantique, dont le cargo hollandais Achilles.

"Iroise", Adrien Trifol, capitaine, est plaqué contre la coque par une violente lame, on entendit un craquement, le couronnement arrière du remorqueur était disloqué. l' "Iroise" dut abandonner la lutte et mettre le cap sur Cherbourg. (Navires sans retour, Robert de Lacroix).

 

Après avoir participé activement à la conduite de l'épave de l' "Atlantique" à Cherbourg, il rentrait d'une mission non moins délicate - la conduite d'un croiseur espagnol de Cadix à Pasajes lorsqu'il trouva le vapeur norvégien "Borgfred" échoué près de la Pointe du Raz. Il offrit aussitôt ses services, mais ceux-ci furent déclinés au profit du remorqueur allemand "Seefalke", bien qu'en la circonstance, d'après la loi, priorité dût être réservée au pavillon français.

L'U.F.M. fit bien saisir le "Seefalke", mais la présence à Brest de ce puissant et moderne remorqueur porta à l' "Iroise" un coup d'autant plus décisif qu'il coïncida avec l'établissement de la Compagnie Les Abeilles à Brest avec son "Abeille 22" de 2 000 CV. (Ouest-Eclair).

Conduite d'un croiseur espagnol de Cadix à Pasajes.

 Départ de Cadix du "Princesa de Asturias".

Croiseur cuirassé de 7500 t, Royal Spanish Navy.  >>>

Retiré du service en 1929, démoli en 1932.

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Avril :

Assistance paquebot Ile de France, Saint-Nazaire, 8 avril 1933.

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Décembre :

Le charbonnier anglais"Sellinge" sombre au large de saint-Nazaire.

L'équipage comprenant 19 hommes est sauvé. Le remorqueur "Hoëdic" récupère 15 naufragés.

Saint-Nazaire, 1er décembre. Le chenal Nord de la Loire, qui a vu l'agonie de nombreux bateaux, et tout récemment encore la fin du contre torpilleur réformé "Dehorter", fait aujourd'hui parler de lui encore une fois de plus. Il s'agit d'une véritable catastrophe maritime qui a failli coûter la vie a 19 marins et a provoqué la perte du cargo anglais "Sellinge". Ce beau bâtiment de 1.710 tonneaux de jauge brute; ira grossir le nombre considérable d'épaves qui jonchent l'entrée de la Loire.

Le "Sellinge" a été construit en 1919, aux chantiers Shiethees. Il mesure 265 pieds de longueur, 36 pieds 8 de largeur, 196 pieds de creux sue quille. Il appartient actuellement à la Compagnie Constant, de Cardiff. dans d'autres mains il s'appelait le "Cramford" et a même navigué, il y a plusieurs années déjà, sous pavillon français.

Le "Sellinge", commandé par le capitaine G. Verselle, était parti mardi après-midi, à 15 heures, de Port-Talbot avec environ 2.000 tonnes de charbon pour Roche-Maurice, près de Nantes. L'équipage mentionnons-le tout de suite comprenait 19 hommes. en voici la liste :

Capitaine G. Verselle; capitaine en second, Thomas; premier officier, Dawis; chef mécanicien, Andrexw J. Cant; deuxième mécanicien, Matthius; radiotélégraphiste, Beman; maître d'hôtel stewart, Williams, mécanicien, Gefgvo; mousse, Holles; Crocos, Richard, Nicolas, Onwin, Cathus, Ristchens, matelots; Joffre, Gillen, Jones, A. Odon, chauffeurs.

Le naufrage :

Jeudi soir le "Sellinge" approchait de l'embouchure de la Loire. des lambeaux de brume trainaient sur les lointains. Le brouillard s'épaississait rapidement. bientôt le vapeur marcha dans du coton. Il était alors 22 h 30. le capitaine Verselle fit gronder la sirène et réduire la vitesse de moitié. Les feux n'étaient point visibles. Le brume ainsi que des nuées d'orage, couvrait toute l'eau, les récifs, les phares. Il faut avoir vécu ces moments d'incertitude tragique pour mesurer l'angoisse qui, en pareil cas, étreint le coeur des navigateurs. la mort est là, à deux pas, qu'on frôle ou qu'on aborde sans le savoir. On est aveugle et on est sourd.

Deux heures environ s'étaient écoulées depuis que la brume emprisonnait le "Sellinge". On ne devait pas être loin de la banche. Il était minuit dix. Tout a coup on entendit un sinistre grondement; puis l'on ressentit en même temps une violente secousse. Le "Sellinge", comme un coursier dont on retient les rênes, se cabra. Le malheur que l'on redoutait s'était produit. Le navire avait touché.

Le capitaine cria aux mécaniciens de faire machine arrière. Hélas ! trop tard. le bâtiment resta effroyablement immobile. Pendant des minutes et des minutes l'hélice cingla rageusement l'eau. Rien ne bougea. On ignorait à ce moment l'étendue du désastre, lorsque les chauffeurs apparurent, les flots envahissaient la machine par les ballasts D et 3. Bientôt ils atteignirent le plateau des cylindres. dès lors, la machine devint inutilisable.

La situation était désespérée. Avec le sang-froid imperturbable qui caractérise nos voisins d'Outre-manche, le capitaine considéra d'un oeil froid le péril. Il chargea le radiotélégraphiste Berman d'envoyer des signaux de détresse. L'homme ajusta son compas et dans la nuit les étincelles angoissantes crépitèrent, jetant par-dessus l'océan des messages anxieux.

En différents points de Bretagne, on entendit ses S.O.S. qui glacent d'effroi ceux qui sont à terre.

Les secours :

Un peu avant 3 heures du matin, un télégramme touchait M. Doucet, directeur de la Compagnie Nazairienne de remorquage et de sauvetage. Aussitôt avec la célérité qu'on lui connaît, M. Doucet passa au capitaine Tanguy l'ordre d'avoir a appareiller sur le champ pour se rendre au secours du "Sellinge". En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, le remorqueur "Hoëdic", puissant navire de haute mer de 1.000 chevaux, qui s'illustra dernièrement dans la recherche du contre torpilleur "Dehorter", et a à  son actif plus d'un sauvetage, quitta son poste de mouillage.

Le vent soufflait en tempête, hurlant dans les cordages. La brume persistait. La mer grondait. Qu'importe! des hommes là-bas, étaient en danger de mort. Le "Hoëdic" dut soutenir contre les éléments une lutte incessante.

Au petit jour, il se trouvait en vue du "Sellinge". Le charbonnier anglais reposait par le travers, au lieu dit "La porte des Trois-Pierres", c'est à  dire à deux milles environ du phare de la Banche. Navigant avec prudence, car l'endroit est parsemé de récifs, le capitaine Tanguy parvint à se rapprocher de très près du bâtiment en perdition. De ce dernier on mit une baleinière à la mer, dans laquelle s'entassèrent tant bien que mal, quinze hommes d'équipage et quelques colis, qu'on avait put arracher du bateau.

Quatre hommes, dédaignant héroïquement l'affreuse menace qui se précisait d'une minute à l'autre, quatre hommes disons-nous, restaient a bord. C'étaient le capitaine G. Verselle, son second Thomas, le radiotélégraphiste Beman et le maître d'hôtel Owen.

Les rescapés avec armes et bagages, dressèrent leur campement à la nouvelle forme entrée, devant le bureau du port, sous les regards ébahis des passants, cependant que M. Rassin, le distingué consul d'Angleterre, s'inquiétait de trouver une voiture. M. Winther, le commerçant bien connu de la rue Amiral Courbet, s'offrit très complaisamment,a transporter les marins et leurs valises a l'hôtel de France et a l'hôtel de la gare.

Les rescapés heureux d'en être quittes somme toute à si bon compte, de réconfortèrent en attendant d'être fixés sur leur sort.

Quatre de leurs camarades qui étaient restés à bord, ont été ramenés à Saint-Nazaire dans le courant de l'après-midi.

M. Raffin va s'occuper de faire rapatrier les dix-neuf marins anglais dès qu'un navire britannique sera signalé à Saint-Nazaire ou à Nantes.

Les rescapés séjourneront donc a Saint-Nazaire pendant quelques jours. Ils seront ramenés ensuite à Cardiff, où la compagnie d'armement du "Sellinge "à son siège. (Ouest-Eclair, 1933-12-03).

* * * * * *

L' "Iroise et l' "Auroch" ne revinrent malheureusement pas toujours  avec leur équipage satisfait et ils durent abandonner quelquefois la lutte contre les éléments déchaînés. Mais ces splendides marins firent l'impossible et les louanges de la presse après chaque acte d'héroïsme,n'étaient qu'un faible témoignage d'admiration et de reconnaissance.

Il seront désarmés en avril 1933, victimes de la concurrence avec le remorqueur allemand "Seefalke" et l'établissement à Brest de la compagnie des abeilles avec "Abeille 22".

Les bâtiments de l'U.F.M. s'emploient aussi à des tâches moins nobles mais non moins risquées, en effectuant avec succès des remorquages exceptionnels, tels ceux des coques des cuirassés "Flandre", "Normandie" et "Languedoc", déplaçant plus de 10.000 tonnes, depuis, respectivement, Brest, Lorient et Bordeaux jusqu'à Toulon et Port-de-Bouc. Le cuirassé "Languedoc" coulera à Port de Bouc et sera renfloué le 16 juin 1929 pour être mis sur cale et démoli.

Remorquage du croiseur "Du Chayla".

Le "Du Chayla" remorqué par "Hoëdic"

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Ce Croiseur retiré du service en 1921, termina sa vie comme ponton et fut démoli à Lorient en 1933.

Photographies, archives famille Cangardel.

Sources, presse locale, Ouest-Eclair.

Révision 2010-03-12

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